À la rencontre des sportives

Diana Melhem : « J’aime surtout donner la parole à des supporters et des supportrices »

Claire Smagghe
10.10.2024

Depuis la fin de l’été, Diana Melhem présente tous les jours à 19h Virage Marseille – L’actu de l’OM 7/7 pour l’antenne locale de BFM Marseille Provence. Celle qui est l’une des rares journalistes de sport à la tête d’une émission dédiée au football met un point d’honneur à donner la parole à toutes celles et tous ceux qui font la vie du club de la Cannebière. 

Les Sportives : Vous présentez désormais la quotidienne de BFM Marseille Provence consacrée à l’OM. C’est une belle étape dans votre carrière de journaliste…

Diana Melhem : Je suis arrivée à Marseille dans l’objectif de parler un jour de l’OM. Je suis hyper contente et très fière de représenter ce projet. Mais c’est un sacré bond en avant dans ma carrière. J’étais journaliste à La Provence l’année dernière et c’est vraiment là que j’ai commencé à pouvoir parler de l’OM. J’ai fait les déplacements, je suis allée voir des matchs à l’étranger. Maintenant je fais que de l’OM. Depuis toute petite, je suis le foot. Je suis originaire de Montpellier et donc, plus jeune, j’ai choisi de supporter un club proche de ma ville. Je me suis vite attachée à l’OM et tout ce que cela procure dans la ville. Ce qui me fait vraiment vibrer c’est de voir les supporters pendant 90 minutes qui oublient leurs problèmes. Ils sont ensemble peut importe qui ils sont et d’où ils viennent.

 

Comment partagez vous cette passion dans votre émission ? 

J’essaye de donner la parole à des spécialistes, journalistes et chroniqueurs, mais j’aime surtout donner la parole à des supporters et des supportrices. A Patrick, 55 ans, et qui ne rate pas un match de l’OM. Et à Martine qui a son abonnement depuis 50 ans. Ce sont toutes ces histoires là que j’aime. Et ce sont ces gens là que j’essaye d’inviter en plateau. 

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Vous faites partie des quelques femmes qui ont désormais leur place sur un plateau de télévision dans une émission consacrée au football. Quel regard portez vous sur ce manque de visibilité des femmes journalistes de sport ? 

Je sens que j’ai quelque chose à prouver. Mais j’ai été dans ce milieu depuis toute petite. J’ai toujours joué au foot et j’ai souvent été la seule fille dans mon équipe. Donc j’ai intégré très jeune que je devais prouver que j’avais ma place. Aujourd’hui encore, je sais qu’on m’attend au tournant et que si je dis quelque chose de travers cela ne sera pas perçu de la même manière que si un homme le disait. Mais c’est aussi cela que j’essaye de changer à ma petite échelle. A la fin d’une émission, des invités m’ont déjà dit « ça fait plaisir de voir que vous savez parler ballon ». Alors qu’en réalité, c’est normal de savoir en parler puisque c’est mon métier. Mais je reste très positive. Je sais que je suis à ma place.

Je sais que je suis à ma place. 

Mettez vous un point d’honneur à inviter des femmes en plateau pour parler football justement ? 

J’essaye toujours de donner la parole à des femmes, de les amener en plateau et de leur donner confiance. Si je peux les aider à se lancer parce qu’elles n’ont pas confiance ou qu’elles ne se sentent pas légitimes, pour moi c’est déjà une victoire. 

Le Stade de Marseille est un stade où il y a beaucoup de femmes. L’année dernière elles ont fait un tifo et elles ont géré toutes l’animation. Elles ont une vraie place en tribune mais aussi dans les groupes de supporters. Ce ne serait même pas représentatif de l’OM d’avoir que des hommes en plateau. On retrouve donc des femmes journalistes, des supportrices, etc. Des femmes de l’ombre, ou non. Certaine accepte sans problème. D’autres ont peur. Ce sujet de légitimité revient régulièrement mais me voir en présentation les rassure. 

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Avez-vous l’impression d’inspirer ? 

Je dis toujours autour de moi, à des filles qui m’écrivent et qui ont peur de se lancer dans le journalisme sportif d’y aller à fond. Il faut bosser dur parce qu’on ne va pas nous louper mais de foncer. 

Claire Smagghe
10.10.2024

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