tournoi Hand'ELLES du 15 juin 2019
À la rencontre des sportives

Educ’Hand, le handball comme outil de cohésion sociale

Aurélie Bresson
27.04.2020

Depuis bientôt 10 ans, l’association Educ’Hand propose de multiples actions visant l’épanouissement personnel de jeunes filles de 8 à 13 ans à travers la découverte du handball. Les dispositifs Hand’Elles permettent d’impulser une dynamique localement en lien avec les clubs. Avec plus de 100 filles accompagnées par semaine et 5 stages par an, Educ’Hand est un club quelque peu atypique.

L’association a vu le jour en octobre 2011 à Issy-les-Moulineaux(92), initiée par Arnaud Gandais ancien manager général d’Issy Paris Hand, et Amelie Goudjo ancienne capitaine de l’équipe de France de handball et ancienne joueuse du Issy Paris Hand. « Historiquement l’association est liée à l’actuel club Paris 92 », précise Léa Baudot chargée de développement pour Educ’Hand.

Elle poursuit : « L’association a plusieurs objectifs dont : Utiliser l’activité handball et les valeurs qu’elle porte comme outil de cohésion sociale notamment par l’organisation et la promotion d’opérations d’insertion sociale et d’ouverture culturelle auprès de publics en difficultés d’accès aux pratiques de loisirs. »  

Situés principalement en Ile-de-France, les sites Hand’Elles étaient initialement dans les quartiers politiques de la ville. Léa Baudot précise : « Ça a beaucoup évolué en 10 ans ! Aujourd’hui nous avons des sites dans les villes où il n’y a pas de handball. C’est surtout à la motivation des clubs locaux. On souhaite vraiment une mobilisation locale. Nous on est là pour impulser une dynamique. Le club doit avoir une volonté de développer une section féminine ou de développement du hand féminin.  A Pantin par exemple, (nldr : en Seine-Saint-Denis) il n’y a pas de club, c’est une volonté de la Ville. »

« Près de la moitié des filles intègrent ensuite une pratique club

avec des tarifs spécifiques aux Hand’Elles. »

 

Une implantation principalement en Ile-de-France 

 Le dispositif Hand’Elles propose à chaque jeune fille de 8 à 13 ans, gratuitement, tous les samedis matins (hors vacances scolaires), non-licenciée, de pratiquer à la fois le handball et un accompagnement à la scolarité avec des ateliers d’aides aux devoirs. « Nous avons 4 sites Hand’Elles à Paris : Paris 12e avec le PSG Handball, Paris 13e avec le PUC HANDBALL, Paris 15eet Paris 17e en partenariat avec le CSM Finances ; un site à Bagneux avec le COM Bagneux et un site à Pantin avec le Comité de Seine Saint Denis de Handball. Grâce à « Paris Je m’engage » on a réussi à avoir des bénévoles et l’aide aux devoirs en appui sur des associations locales. »  Au total ce sont plus de 100 filles par semaine qui sont accompagnées.

Fillette Educ'hand

De la découverte de la pratique vers le haut niveau

En cette période de pandémie du coronavirus, l’ensemble des sites est fermé jusqu’à fin juin. Mais l’association n’est pas en reste : « En attendant la reprise fin septembre 2020, on essaye par le biais des référents de garder le lien avec les filles. Il y a quelques jours on a lancé un défi dessin, on fait aussi des rétrospectives des années précédentes. On pourrait mettre beaucoup d’autres choses en place mais on a été un peu pris de court. On mobilise aussi les joueuses du Paris 92 pour faire des vidéos et donner des nouvelles du club. Les filles aiment particulièrement cela ».

Plus que liée historiquement au club, l’association Educ’Hand est aussi un tremplin vers les clubs. Kiara TSHIMANGA en est un bel exemple. Elle a commencé aux Hand’Elles du Paris 17e, puis elle a été formée dans le club du CSM Finances pour finalement intégrer l’équipe réserve du Paris 92 et l’équipe de France junior.

Léa Baudot raconte : « On garde les filles dans nos sites deux à trois ans. Près de la moitié des filles intègrent ensuite une pratique club avec des tarifs spécifiques aux Hand’Elles. » Une inspiration, des rôles modèles ? « Les joueuses du Paris 92 vont rendre visite aux jeunes filles sur sites en fonction de leur localisation. Ce qui est drôle c’est qu’à la base les jeunes filles ne connaissaient pas les joueuses car elles sont peu médiatisées. Mais comme les joueuses viennent avec leurs maillots, les jeunes filles apprennent à les connaître et sans les voir jouer sur le terrain, elles les admirent » constate Léa.

 

Récompensée parmi les 10 lauréats de l’appel à projet « Hand Pour Elles »  

En 2019, l’association a été lauréate de l’appel à projets « Hand pour Elles », impulsée par la Française des Jeux (FDJ) et la Fédération française de handball. 

Dans le cadre du programme FDJ « Sport pour Elles » initié en 2016 par Stéphane Pallez, présidente directrice-générale de FDJ, ces deux structures ont lancé l’opération « Hand pour Elles », afin de valoriser les initiatives des clubs en faveur de la promotion du handball féminin et de sa pratique.

Léa est fière que l’association soit récompensée parmi les dix lauréats : « Nous avions postulé car au départ on est très peu connu des clubs de hand. Maintenant qu’on est mieux structurés et qu’on travaille beaucoup plus avec les villes, on se rend visible. Participer à ce trophée c’est avoir une dotation financière, c’est aussi avoir une visibilité et d’avoir des lots pour les filles. On est un peu atypique car on est une association qui propose des activités, mais on est aussi un club qui n’a pas d’équipes en compétition. »

 

Propos recueillis par Aurélie Bresson

Aurélie Bresson
27.04.2020

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