Gabriella Papadakis marchait à peine qu’elle était déjà sur la glace. A 4 ans, la fille d’une ancienne patineuse chausse les patins pour la toute première fois. A 9 ans, elle rencontre Guillaume Cizeron qui deviendra son partenaire de toujours. « Comparé à beaucoup de couples, on a vraiment démarré jeune ensemble », explique l’athlète de 23 ans. « Souvent, ceux qui réussissent commencent tôt. Car plus on passe de temps ensemble, plus on se connaît par coeur, plus la relation est optimale. »
« Nos interactions se passent de mots »
Aujourd’hui encore, le lien entre les deux sportifs établis à Montréal demeure complexe à décrire. « On ne se confie pas forcément beaucoup l’un à l’autre sur nos vies privées parce que nous priorisons nos carrières. Mais la plupart de nos interactions se passent de mots. » Une relation forte, subtile, qui a survécu aux méandres de l’adolescence. « Ma mère était mon entraîneur jusqu’à mes 17 ans et c’était parfois très conflictuel », glisse-t-elle. « J’avais envie de grandir normalement, de faire la fête et de passer du temps avec mes copains. »
Mais Gabriella n’a jamais lâché ses patins. Parfois par superstition. «Jeune, j’avais entendu une histoire de sabotage et depuis je ne quitte jamais mes patins en compétition ! ». Parfois par coup du sort. En 2015, suite à une chute à l’entraînement, Gabriella fait une commotion cérébrale qui l’oblige à rester clouée à domicile des mois durant. Elle perd le sens de l’équilibre et inverse les mots. « Aujourd’hui, j’ai peu de séquelles. Par contre, j’ai besoin de mettre des lunettes pour me reposer, je suis plus sensible à la nausée. » Mais les pertes de repères sur la glace après une pirouette appartiennent à l’histoire ancienne.
L’aventure olympique
C’est plutôt de son fameux téton apparent suite à un problème de robe à Pyeongchang qu’on lui parle beaucoup aujourd’hui. « Cela n’arrive jamais mais il faut que cela m’arrive à moi », ironise la triple championne du monde et quadruple championne d’Europe. Une mésaventure qui a certainement coûté l’or olympique au duo tricolore. « On a donné notre maximum ce jour-là. Ce sont les aléas du sport », dédramatise la sportive tout de même fière et ravie de cette médaille d’argent.
Une épopée qui n’a fait que renforcer la détermination du couple à se battre lors de la prochaine Olympiade. Entre temps, la jeune fille veut s’employer à achever sa licence de littérature et culture anglophone puis passer un master. Car malgré les six heures quotidiennes sur la patinoire, Gabriella cultive sa passion artistique, elle qui aime aller au théâtre, voir de la danse ou jouer de la guitare. « J’adore le travail d’interprétation. Je pourrais aimer devenir comédienne après ma carrière, en professionnelle ou en amateur. Ce qui est sûr, c’est que je veux avoir le choix quand j’arrête. »
Dans le cadre de son programme d’actions Sport Pour Elles, FDJ soutient et encourage les championnes, et agit pour donner envie à toutes les femmes de pratiquer une activité sportive et faire évoluer les mentalités. Et cela passe aussi par les encadrants. #SportPourEllesFDJ
* Traduction FR : by = par
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ?
Proposez une correction à notre rédaction.
Vous avez aimé cet article ?
Retrouvez tous nos articles de fond dans le magazine
S’abonner au magazine