Gladys Verhulst a rejoint l’équipe FDJ-SUEZ au début de la saison 2023. La coureuse, qui a participé au Tour de France Femmes 2022, se sait attendue au tournant mais trace sa route sans brûler les étapes.
Au pied de la Tour Eiffel, Gladys Verhulst, 26 ans, tunique bleue et rose aux couleurs de l’équipe Le Col-Wahoo floquée du dossard 156, se fond dans le peloton des 140 coureuses au départ du Tour de France Femmes, nouvelle formule. Le 24 juillet dernier, lorsqu’elle enfourche son vélo tout droit direction l’Arc de Triomphe, elle a conscience que l’histoire du cyclisme féminin entre dans la boucle. « C’était grandiose ! J’attendais ça avec beaucoup d’impatience, il y avait beaucoup d’excitation, se souvient-elle. On voyait les gars rouler trois semaines avant, mais cette fois, on pouvait vraiment se dire « vivement note Tour ! » » S’ensuivent huit étapes avec un final en apothéose à la Planche des Belles Filles. « C’était une très chouette expérience, une course exceptionnelle ! Mais il faut vraiment être préparé mentalement à le vivre, car ça pompe beaucoup d’énergie. Pendant une semaine, on est prises non-stop par l’événement. »
Défendre l’égalité
Depuis, la jeune femme a vu le regard des autres changer sur sa discipline, constatant que « le cyclisme féminin est entré dans une nouvelle ère. » « On a prouvé qu’on pouvait le faire et qu’on va continuer à le faire », corrobore-t-elle, le ton combatif. La jeune femme se réjouit des avancées de l’égalité en matière de primes et de diffusion, admire le courage et la force de Lizzie Deignan (la coureuse reprendra le circuit en mai, après avoir accouché de son deuxième enfant). « Défendre l’égalité femmes/hommes dans le vélo, dans le sport, et dans la société me tient à cœur », souligne la cycliste qui a rejoint l’équipe FDJ-SUEZ avant le début de la saison.
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Vivre de sa passion
Quand Les Sportives la contacte, elle revient du Tour UAE des Émirats arabes unis, course qui fait partie du calendrier du World Tour, qu’elle découvre cette année. « Rejoindre la team FDJ était vraiment un aboutissement. Pouvoir courir sur le World Tour, je ne peux pas aller plus haut, c’est incroyable. » D’autant plus que la coureuse sortait d’une année difficile l’an passé. « Je me suis cassé la clavicule et j’ai mis du temps à m’en remettre. Quand je suis revenue à la compétition, je n’avais pas encore retrouvé mon niveau, ce n’était pas facile. Mais j’ai su revenir là où je voulais être et ça m’a permis d’effacer tout le début de saison et de rebondir. La FDJ m’a appelé au bon moment et m’a fait confiance. »
Gladys Verhulst à vélo depuis toujours
Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Gladys Verhulst a toujours été à vélo ou sur le bord des routes, pour assister aux courses aux côtés de son père et de sa sœur. Elle détient sa première licence à l’âge de six ans, puis s’entraîne pour atteindre le haut niveau, en roulant seule ou avec des garçons lors des sorties de groupe. « À l’époque, on ne trouvait pas beaucoup de filles sur les routes. Maintenant, il y en a de plus en plus », constate-t-elle. Le vélo ne la quittera plus après 2009 et le décès de son père, qui lui a transmis sa passion. « Il m’a donné de la force sur mon vélo. En pensant à lui, je ne pouvais que continuer », se remémore la jeune femme qui s’essaie aussi au VTT, avant de poser ses valises dans la section féminine d’un club dans l’Orne, pour y travailler ses gammes et rouler sa bosse. Désormais, elle côtoie les meilleures de la discipline et « vit de sa passion en tant que professionnelle ».
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Briller sous le maillot tricolore
Gladys Verhulst confie avoir « passé un gros cap niveau mental » depuis sa blessure et vise les podiums cette saison. Premier passage obligé, le Tour de Normandie, d’où la coureuse, qui se sait attendue sur chaque course, est originaire. L’an dernier, elle enfilait le maillot l’Équipe de France pour la première fois de sa jeune carrière et depuis, l’envie de performer sous celui-ci ne la quitte plus. « Je n’arrêterai pas ma carrière de sportive professionnelle tant que je n’aurais pas eu le maillot de championne de France, c’est mon objectif personnel », confie la rouleuse qui a été médaillée d’argent sur la course en ligne l’an passé, derrière l’expérimentée Audrey Cordon-Ragot. Le rêve semble à sa portée. Rouler sur les pavés de Paris, dans un nouveau décor pour les Jeux olympiques en 2024 ? « C’est dans un coin de ma tête. Je suis jeune, c’est justement l’âge où on peut faire des exploits (rires). »
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