Guillemette Petit : « L’égalité filles-garçons est un sujet qui a pris de l’ampleur et sur lequel on a envie d’investir encore plus »
L’ONG Play International a célébré ses 25 ans. Loin de son traditionnel gala, l’association a profité de ce temps fort pour continuer à former et à partager ses méthodes sur le terrain. Point d’étape et focus sur le développement des projets en faveur de la mixité dans le sport avec Guillemette Petit, directrice générale.
Les Sportives : Fêter les 25 ans est un nouveau cap pour l’association. Comment avez-vous célébré cet évènement ?
Guillemette Petit : On a voulu marquer le coup en faisant quelque chose d’un peu différent. 25 ans, ce n’est pas rien dans l’histoire d’une structure. Habituellement, dans cette période de l’année, on fait toujours un gala. Cette année, on voulait faire quelque chose qui nous ressemble plus. Donc on a organisé quatre événements à l’INSEP, appelé le Playground, avec l’envie de montrer ce qu’on savait faire. Mais aussi de rassembler les partenaires, les ambassadeurs et tous ceux qui soutiennent de longue date l’association, et pas dans un objectif de levée de fonds.
Vous avez aussi accueilli un jeune public…
Oui, la journée a commencé tôt le matin, puisqu’on a accueilli presque une centaine d’enfants, la moitié était issue d’un l’Institut Médico-Éducatif. Et l’autre moitié était des élèves de 6ème, venant du collège Paul-Éluard de Sarcelles. L’objectif c’était d’organiser des paralympiades, permettant aux enfants en situation de handicap mental et les enfants neurotypiques de partager un moment sportif dans ce lieu symbolique. On a évidemment mis en place des séances de Playdagogie spécifiques autour de l’inclusion des jeunes en situation de handicap.
L’après-midi était ensuite dédiée à des temps de réflexion avec des professeurs, des coachs ou encore des responsables pédagogiques d’associations partenaires. Quelles sont les thématiques sur lesquelles vous travaillez actuellement ?
La thématique du handicap, et plus précisément le handicap la mental, c’est ce qu’on développe depuis un moment et ce qu’on veut développer encore plus. Puis on a réfléchi ensemble sur la thématique de l’égalité fille-garçon, qui est un deuxième grand volet hyper important en France et dans tous nos pays. C’était top parce que ça a foisonné d’idées à la fois pour nous challenger sur ce qu’on fait et pour nous donner des pistes pour avancer dans le bon sens.
Justement, quelle place prend la thématique de l’égalité filles-garçons dans vos programmes ?
L’égalité fille-garçon, c’est quelque chose sur lequel on travaille beaucoup. En France on est plus sur la thématique de la mixité et de l’égalité filles-garçons. Et à l’étranger, on est plus sur des thématiques autour violences basées sur le genre (VBG) et de la santé sexuelle reproductive. L’égalité filles-garçons est un sujet qui a pris de l’ampleur ces dernières années et sur lequel on a envie d’investir encore plus. Là, typiquement, on a quelques beaux programmes qu’on a envie de valoriser.
On vient de lancer un programme qui s’appelle Toutes en sport au Rwanda et au Burundi. On va donner l’accès au sport pour les jeunes filles, avec toutes les actions de plaidoyer qui vont avec, avec du matériel sportif pour les jeunes filles, avec la construction de vestiaires, en passant par la sensibilisation au VBG, aux thématiques de masculinité positive, et à la mise en avant d’athlètes féminines.
Et on a gagné un programme avec l’association Alice Milliat pour faire des cours de récréation inclusives. Et puis on a un projet qui s’appelle Team Go Girl (s’adresse aux 7-14, NDLR), qui était en expérimentation cette année. Nous avons développé un contenu pédagogique assez innovant autour de cette question d’égalité filles-garçons qui vise à promouvoir l’activité physique des jeunes filles et à comprendre quels sont les leviers qui font qu’à l’adolescence les jeunes filles arrêtent le sport.
Ce programme pilote dédié à l’égalité filles-garçons vous a-t-il conduit à faire évoluer vos méthodes pédagogiques ?
Oui, on a revu la façon dont on mobilise les enfants. On a conçu une méthode pour que les enfants construisent eux-mêmes leur propre jeu. Donc, c’est un projet qui est un peu plus dans la durée. Les enfants l’animent ensuite avec les autres enfants. Ils vont être acteurs de la construction du jeu.
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