Harmonie Mutuelle Semi de Paris : Juliette, du besoin à l’envie de courir
"La course c'est un moment à moi, où je n’ai rien d’autre à faire que d’écouter ma musique et de courir."
Après trois ans de classe préparatoire, Juliette est pressée de reprendre une activité sportive. Elle s’oriente vers la course à pied sans conviction aucune, trainée par une voisine. Elle y prend goût et se retrouve à courir plus de 20 kilomètres, quelques mois seulement après avoir commencé, presque par hasard. De quoi lui donner envie de reproduire cette performance le 5 septembre à l’occasion de l’Harmonie mutuelle Semi de Paris.
Juliette commence la course en avril 2019, entraînée par une de ses voisines. Les deux sportives sillonnent ensemble le Jardin du Luxembourg, à Paris. « Au départ c’était plus pour la suivre, j’étais persuadée que je détesterais ça », confie-t-elle. « J’avais du mal à me concentrer et à y trouver de l’intérêt. Je voyais vraiment ça comme une contrainte pour me remettre en forme, quelque chose de nécessaire mais de terriblement ennuyeux. » L’étudiante sort alors de trois années de classe préparatoire au cours desquelles le sport a été mis de côté. La danse notamment, qu’elle pratiquait plusieurs fois par semaine, ainsi que l’heure de fitness quasi quotidienne pendant l’année de sa terminale. Mais à sa grande surprise, l’alchimie fonctionne. Le besoin de courir se mue peu à peu en envie. Elle s’engage alors dans plusieurs sorties par semaine et allonge ses parcours autant que ses foulées. Jusqu’à courir, presque par hasard un jour d’automne 2019, la distance de 23 kilomètres.
Histoire de famille
« J’étais surprise de voir que finalement j’étais tout à fait capable de courir une distance aussi longue », se souvient-elle, et « vraiment étonnée de retrouver une forme physique aussi vite après trois ans sans exercice ». Le soir même, Juliette tape semi-marathon et Paris, sa ville d’adoption, dans Google. Et se retrouve inscrite à l’Harmonie mutuelle Semi de Paris, édition de mars 2020. Ironie du sort, la sportive apprend que la compétition est annulée le jour où elle récupère son dossard. Juliette fait contre mauvaise fortune bon cœur. Une année de décalage lui permettra d’entraîner son père, jeune sexagénaire, dans l’aventure. Ensemble, ils sont inscrits le jour J dans le sas de 2 heures, même si Juliette espère faire un peu moins. D’ici là, elle s’entraîne environ quatre fois par semaine sur des parcours allant de 8 à 12 kilomètres, avec une sortie un peu plus longue, de 15 à 20 kilomètres, une fois par mois. Des distances qui l’ont poussée à l’éloigner un peu du jardin du Luxembourg, devenu trop petit. « Ça m’énervait de tourner en rond », sourit-elle. Compréhensible.
Moment à soi
Cheveux attachés et lunettes sur le nez, Juliette court plutôt le soir. Ou tôt le matin, en période de couvre-feu. Plutôt en solitaire, de temps en temps avec un ami. Plutôt en musique, de préférence rythmée, de temps en temps avec un podcast. « Étrangement, c’est surtout à la fin des journées les plus fatigantes que je ressens le plus le besoin de m’entraîner », raconte-t-elle. « Faire un effort physique me fatigue encore davantage c’est certain, mais m’aide surtout à me vider la tête. C’est un moment à moi, où je n’ai rien d’autre à faire que d’écouter ma musique et de courir. C’est précieux lorsque je traverse des périodes de stress, qu’elles soient liées à mes études ou non. D’ailleurs lorsque je ne pratique pas pendant plusieurs jours d’affilée, en vacances par exemple, je ressens vraiment la différence. Je deviens plus tendue, j’ai davantage de mal à me concentrer. » Juliette fêtera ses 23 ans le 30 août, quelques jours seulement avant la tenue du semi-marathon. Cette course sera sa toute première compétition.
Cet article s’inscrit dans une série de 10 portraits de femmes qui prendront le départ pour l’Harmonie Mutuelle Semi de Paris.
Propos recueillis par Benoit Pellegrin
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