Hockey sur gazon : Les féminines de Mer et Orléans unies pour le meilleur
Depuis maintenant deux saisons, les féminines de hockey sur gazon de Mer et Orléans sont unies pour constituer une seule équipe. Le phénomène n’est pas rare : la Fédération française, soucieuse de développer la pratique féminine, encourage ce genre d’initiative.
Les féminines de Mer et Orléans unies pour le meilleur. Les hockeyeuses du Loir-et-Cher et du Loiret font cause commune depuis maintenant deux saisons. Le rapprochement s’est fait tout naturellement si l’on en croit la cheffe d’équipe, Florence Carré : « Nous avons toujours été plus ou moins en contact par le biais des compétitions jeunes. Nous sommes les deux plus gros clubs de la région et ne sommes pas trop éloignés, cela a forcément facilité les choses. »
Que ce soit pour le Mer Hockey Club ou le CLT Orléans, participer à des compétitions en salle n’était pas un problème, puisque cela ne nécessite que six joueuses. En revanche, la tâche était plus ardue sur gazon puisque l’effectif est porté à onze. Grâce à cette entente, les joueuses peuvent pratiquer hiver comme été. « Pour les deux clubs, c’est un bon tremplin. Le but est que chacun finisse par voler de ses propres ailes. »
Une belle progression en championnat
Aucune échéance n’est arrêtée. Pour l’instant, les joueuses progressent ensemble. Elles s’entraînent en commun une ou deux fois par mois, en Loir-et-Cher ou dans le Loiret. Sinon, c’est deux entraînements par semaine, chacun chez soi. Pour travailler le collectif, l’équipe participe à quelques tournois amicaux en région parisienne.
Pas de club leader, les deux entraîneurs sont sur le bord du terrain pour encadrer les joueuses, neuf d’Orléans, six de Mer. « Les filles s’entendent très bien, c’est vraiment une belle ambiance, avec un mélange de générations. » La plus jeune de l’effectif à 15 ans, la plus âgée a dépassé la trentaine. Toutes prennent plaisir à jouer et à performer.
L’entente Mer-Orléans dispute le championnat de Nationale 2, l’équivalent de la 3e division. La progression est tangible puisqu’avant-dernière l’an passé, elle termine 4e cette année. « Nous partions sans objectif précis, mais lors de la première journée nous avons gagné tous nos matchs. Forcément ça a donné quelques idées. » La saison vient juste de s’achever. C’était d’ailleurs à Mer, une belle exposition pour un sport pas vraiment médiatisé.
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Une pratique du hockey sur gazon en adéquation avec le plan de féminisation de la Fédération
Douze équipes étaient sur place, dont plusieurs ententes. Tout cela est en parfaite adéquation avec le plan de féminisation mis en place par la Fédération. Le directeur technique national et la présidente étaient d’ailleurs sur place. Isabelle Jouin a fait du développement de la pratique féminine un de ses axes de travail. C’est pour cela qu’elle encourage ces rapprochements : « La situation est la même chez les hommes et chez les femmes. Les clubs seuls ont souvent du mal à regrouper le nombre de joueurs et de joueuses pour former une équipe en compétition. Ces ententes permettent ceci, tout en créant du lien. L’autre aspect important, c’est la mutualisation des moyens. »
Le hockey sur gazon est un sport paritaire sur le plan mondial, mais la France est en retard, avec un taux de féminisation à 28 %. À titre de comparaison, les Pays-Bas, dont l’équipe féminine est championne olympique, affichent un taux de 60 %. Isabelle Jouin précise : « Nous travaillons sur le développement de la pratique féminine et le décloisonnement de cette pratique. Il ne faut pas travailler uniquement sur l’aspect compétition, les attentes ont changé, les gens veulent s’amuser, à tout niveau et à tout âge. »
Paris 2024 sera certainement une belle vitrine pour cette discipline, encore intimiste avec ses 12 000 licenciés. La France alignera une équipe masculine et féminine. Ce sera une grande première pour les femmes, qui ont réussi à grimper au classement international pour obtenir leur billet.
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