Bérénice Léger, c’est la passion pour le bowling, mais pas que. À 26 ans, elle concilie sa carrière d’infirmière en bloc opératoire avec sa passion pour ce sport et ses engagements au sein de l’équipe de France féminine. Et s’inscrit dans la tradition familiale.
Bérénice Léger, bowleuse et infirmière, vit une vie à 300 à l’heure. Un parcours qui se dessine dès l’an 2000, lorsque son père fait l’acquisition d’un bowling. Tous les mercredis, la petite famille s’y rejoint. Certes, il « fallait faire les devoirs avant, mais après ça on jouait, et puis un jour en 2008, j’ai vu une affiche qui parlait d’une école de bowling. J’ai essayé et je n’ai plus jamais arrêté. »
C’est donc à 12 ans qu’elle s’inscrit dans un club. Elle intègre l’équipe de France jeune trois ans plus tard. En 2017, c’est un premier titre de vice championne de France junior qu’elle décroche, et après son passage chez les juniors, elle se voit sélectionner en équipe de France sénior.
« À ce moment-là, le Covid arrive et tout s’arrête. Ce n’est qu’en 2021, lors de la réouverture des bowlings, qu’ils m’ont intégré à l’équipe de France. »
Le bowling, un sport d’adaptation
Le bowling peut être pratiqué individuellement ou en équipe, que ce soit en doublette, triplette ou quadrette. On peut également trouver des tournois à cinq, bien que cela soit un peu moins fréquent. « Avant de s’élancer sur la piste, il y a plusieurs éléments à prendre en compte, tels que le choix de la boule et les conditions d’huilage de la piste. Il existe deux types de boule, conçues pour pouvoir s’adapter à toutes les situations », explique Bérénice Léger.
La boule de strike (la plus lourde) est utilisée pour renverser les quilles en un seul lancer, tandis qu’une boule de spare vise à renverser celles qui seraient encore debout après un premier coup. Plus légère, elle offre une précision plus importante, là ou l’autre est faite pour maximiser la puissance. Concernant l’huilage de la piste, les joueurs reçoivent un graphique indiquant le niveau d’huile de la piste, mais les conditions influencent grandement la façon de jouer. Un « tour à 8h du matin en hiver ne sera pas le même qu’à 17h s’il fait chaud, parce que l’huile se déplace plus vite et le jeu doit être différent ». Pour s’adapter à toutes les situations, la Normande possède déjà six boules, qu’elle emmène sur toutes les compétitions.
« Aujourd’hui, il n’y a aucun professionnel en France et c’est dommage. »
La détermination d’une compétitrice
De nature assez timide, la compétition est un défi de taille pour Bérénice Léger. « Même si ce n’est pas facile tous les jours, ça nous pousse à grandir. Il faut être une battante. » C’est toujours avec une volonté de donner le meilleur d’elle-même qu’elle se présente sur les compétitions. Lors des qualifications des championnats de France, elle a obtenu la troisième place, et explique que cela a été difficile à accepter. « C’est mon amie qui m’a mis un coup de pied aux fesses en me disant, c’est fait, tu ne vas pas revenir dessus donc autant avancer. »
La semaine suivante, elle participe aux championnats de France en doublette. Ce qui comptait, c’était de retrouver confiance en elle, peu importe le résultat. « Je ne suis pas sortie victorieuse du championnat, mais le simple fait de se remettre rapidement en selle et de retrouver la motivation a été une victoire en soi. » Elle fait face aux défis avec détermination et tire des leçons des moments difficiles, tout en appréciant les petites victoires qui contribuent à la faire grandir.
« Je pense que si on ne fait que des victoires, au bout d’un moment il n’y a plus de remise en question et donc possiblement plus de progression. Avoir des défaites, ça permet de garder la tête froide et les pieds sur terre. »
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Trouver l’équilibre entre le bowling et l’hopital
Après l’obtention de son diplôme d’État d’infirmière en mars 2022, Bérénice Léger déménage à Besançon pour se rapprocher de l’Allemagne et la Suisse, où le bowling est beaucoup plus développé qu’en France. Deux mois plus tard, elle est embauchée en tant qu’infirmière au bloc opératoire au CHU de Besançon.
Pour concilier sa passion et son travail, une convention d’aménagement d’emploi (CAE) est mise en place entre le CHU et la Fédération française de bowling et de sport de quilles. Grâce à cette convention, la professionnelle de santé bénéficie d’horaires aménagés et de cinq jours de congés supplémentaires, lui permettant de participer activement aux compétitions et de suivre divers stages.
« Le fait d’être au bloc est une expérience extrêmement enrichissante. On y voit tant de choses. Assister à une opération est assez impressionnant », confie-t-elle. Bérénice Léger a effectué de nombreux stages dans divers services, mais c’est au bloc opératoire qu’elle a ressenti le plus de soutien et d’entraide.
Une vie entre sacrifices et persévérance pour la bowleuse
Être sportive de haut niveau c’est aussi faire des concessions. « Je m’entraîne presque tous les jours. Étant donné que le bowling est un sport asymétrique, c’est principalement ma jambe droite et mon bras gauche qui sont sollicités. Donc je fais des séances de renforcement musculaire, de gainage et beaucoup de cardio à la salle de sport. »
« Mes amis me qualifient souvent de grand-mère, car en général, à 21h, il n’y a plus personne ! »
Ses journées à l’hôpital commencent à 7h30 et se terminent à 16h. Une seconde journée s’ouvre alors, consacrée au bowling : entraînements ou autres activités sportive. C’est seulement à 20h qu’elle passe la porte de chez elle. Un rythme effréné qui implique une hygiène de vie tout aussi stricte. « C’est le choix que j’ai fait et ça me convient très bien. En devenant sportive de haut niveau, on sait qu’il faut beaucoup de rigueur. »
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