« Joga Bonito », le nouvel hymne coloré de Juste Shani pour la Coupe du monde de football
Juste Shani lance son nouvel hymne à l’occasion de la Coupe du monde de football en Australie et Nouvelle-Zélande (20 juillet au 20 août). Après le morceau Sélection féminine sorti à l’occasion du Mondial 2019 en France, la rappeuse et joueuse de l’ACP 15 revient avec Joga Bonito. Rencontre avec la rappeuse.
La Coupe du monde 2023 tient son hymne ! À l’aube de l’entrée en lice de l’équipe de France dans ce Mondial 2023, Juste Shani est de retour. Pour porter Wendie Renard et ses coéquipières le plus loin possible dans cette grand messe du ballon rond, l’artiste dévoile son morceau hyper coloré Joga Bonito, qui mêle rap et mélodie, aux couleurs reggaeton et baile funk.
Les Sportives : En 2019, avec votre morceau Sélection féminine, vous vous attaquiez aux préjugés sur la pratique du football par les femmes. Vous revenez pour cette édition dans un registre tout à fait différent. Qu’avez vous eu envie de passer comme message avec cet hymne ?
Juste Shani : Cette fois, c’est un message plus festif, plus fédérateur. L’idée c’est de banaliser le sport féminin, de ne pas toujours être dans la dénonciation. Là, j’ai voulu faire comme si c’était un son banal. Avec Sélection féminine, on était très sur le football et l’équipe de France, là on est plus sur les femmes en général qui font du sport. Même si on fait des clins d’œil à l’équipe de France, on a voulu faire quelque chose de plus international.
Pour cette Coupe du monde 2023, le morceau a un côté très dansant. La musicalité est très différente de l’hymne précédent. Comment expliquez-vous ce changement d’ambiance ? Est-il lié à votre évolution en tant qu’artiste ?
Je suis encore dans une phase où j’explore beaucoup de styles musicaux différents. Parfois je suis sur de la trapp, parfois sur des sons beaucoup plus solaires comme celui-ci. Donc c’est un peu lié à mon expérience artistique et au fait que je sois encore en émergence, en train de me tester sur différents terrains tant que je peux me le permettre.
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Dans votre clip, on y voit la présence de motardes. Cela interpelle. Pourquoi ce choix ?
Le but c’était de surprendre, raconter une autre histoire que celle attendue, à savoir voir des footeuses. On a pensé à la moto parce qu’il y a ce point commun qui est que c’est un milieu où les femmes sont moins attendues que les hommes. C’est aussi un milieu où il y a des beaux gestes, comme le titre Joga bonito (Beau jeu en portugais, NDLR). Ça aurait pu être le break, un sport de glisse.
En parlant du titre, pourquoi Joga Bonito ?
C’est pour le côté très positif et fédérateur. C’est ramener au goût du jour un terme des années 90, 2000, où on parlait du beau jeu brésilien. C’est quelque chose qui doit parler à tous les footeux et qui est plus englobant que Sélection féminine.
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Votre projet est-il encore un acte engagé ?
Il l’est plus désormais dans mon discours sur les réseaux sociaux et avec les médias, mais de moins en moins explicite dans la musique. Parfois, je vais encore avoir un morceau qui va être très précis sur un thème comme Bonne fête. Mes engagements ressortent plus subtilement désormais dans ma musique. Je ne suis engagée dans aucune association, c’est peut être plus des causes. Mon crédo c’est vraiment l’inclusion, pouvoir être qui on est dans tous les milieux, à tous les âges, à tout moment. Cela englobe les préjugés racistes, sexistes, homophobes, transphobes. Que chacun puisse faire ce qu’il a envie de faire et d’être qui il est. Cela englobe plein de sujets.
Un hymne pour cette Coupe du monde 2023 qui va retentir cet été ?
J’espère que ça va être la bonne surprise. Comme j’ai voulu caler la sortie sur la Coupe du monde, cela fait que l’hymne sort en plein été, ce qui n’est pas la meilleure période. Ce n’est pas la période où le public et les médias sont les plus réceptifs. Il y a quatre ans, il y a avait un contexte particulier du fait que la Coupe du monde se déroulait en France. Là, ce que j’attends de nouveau, c’est la dimension internationale, car je présente plus le morceau comme l’hymne de la Coupe du monde féminine et pas seulement de l’équipe de France. J’ai commencé à le partager avec des joueuses internationales, avec des freestyleuses, je sens qu’il y a quelque chose qui peut prendre. Moi je me targue vraiment de faire du rap français, je suis un peu chauvine dans ma musique mais là pour une fois, je me dis que l’on peut célébrer toutes les femmes qui font du sport à travers le monde. Mon ambition c’est que cette fois cela touche un peu l’international, là où d’habitude ma musique reste très en France.
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