Johanne Defay, une troisième place historique pour elle et le surf tricolore
Aux États-Unis, Johanne Defay aurait pu décrocher un premier titre mondial en Word Surf League début septembre. Mais en playoffs à Trestles, la surfeuse française est tombée face à une Stéphanie Gilmore des grands jours. La tricolore a quand même signé la meilleure saison de sa vie, ponctuée par une troisième place. Encore un peu déçue par ses trente minutes dans l’eau lors des finales, l’athlète de la FDJ Sport Factory a pour objectif la constance pour la saison prochaine.
Le surf peut parfois être cruel. Ce n’est pas Johanne Defay qui dira le contraire, après les finales de la World Surf League (WSL) disputées à Trestles aux États-Unis. Une petite demi-heure dans l’eau est venue balayer d’un revers de vague l’espoir, pour la Française, d’être sacrée championne du monde.
Arrivée aux playoffs en Californie avec la deuxième place au classement, la Réunionnaise s’est inclinée dès son entrée en lice face à Stéphanie Gilmore, cinquième au début de la journée, auréolée d’une huitième couronne mondiale à la fin. « Quand tu regardes sa journée, il n’y a pas grand-chose qui pouvait l’arrêter. Elle a vraiment réalisé une performance incroyable. Tout le monde a adoré son surf. Après, c’est la 2ème année qu’on a ce format-là. C’est assez rude quand tes 30 minutes ne représentent pas ton année et que ses 5x30minutes ne représentent pas non plus son année. Il faut avaler la pilule sans rien enlever à sa performance », explique la surfeuse de 28 ans, membre de la FDJ Sport Factory.
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La meilleure saison de sa vie
Avec le recul, malgré cette déception, Johanne Defay savoure cette saison terminée sur la troisième marche du podium mondial : « Je suis contente et fière de ma saison. Troisième mondiale… C’est la meilleure saison de ma vie. » Cinquième en 2016 et 2018, quatrième en 2021, l’athlète tricolore a signé le meilleur classement de sa carrière et celui d’une Française dans l’élite, hommes et femmes confondu·e·s. Sa saison a été marquée par la constance, avec trois podiums dont une victoire à G-Land en Indonésie, en ayant atteint au moins les quarts de finale à neuf reprises sur les dix manches. Le tout après huit mois très intenses : « Cette année, on a eu des vagues iconiques comme Pipeline ou Teahupo’o. On a dû vraiment se surpasser, les femmes n’avaient jamais surfé là-bas. C’était du surf d’engagement », nous raconte la sportive professionnelle, pas mécontente de faire une pause dans cette longue année.
Week-end surf, yoga et mariage
Et maintenant ? Maintenant, Johanne Defay prend du temps pour elle, après les dernières sollicitations médiatiques et professionnelles avec ses partenaires. Ses vacances s’organisent autour de deux grands moments. D’abord, elle organise la deuxième édition d’un week-end surf et yoga 100 % féminin à Hossegor, dans le sud-ouest de la France.« Il y aura une douzaine de filles. Partager un moment entre filles c’est sympa pour se lâcher, décompresser, se pousser. Parfois, la présence d’hommes peut amener une petite pression. J’ai envie de transmettre une forme de confiance et de bienveillance pour les amener à se dépasser », détaille Johanne Defay, qui veut à terme organiser d’autres événements avec d’autres publics. Et puis côté personnel, il y aura son mariage : « Je vais me marier en octobre, donc ça va me permettre de passer à autre chose. C’est toujours important pour moi d’avoir un équilibre personnel pour performer ensuite. »
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Retour à la compétition
Gonflée à bloc par cet heureux événement, Johanne Defay reprendra l’entraînement mi-novembre pour huit semaines de travail physique. Le retour à l’eau en compétition aura lieu fin janvier à Hawaï. Alors visera-t-elle le titre et rien d’autre ? Pas forcément. « Les objectifs viennent par étape. Stéphanie Gilmore nous a montré que tu peux être cinquième et gagner. Je n’aime pas dire « Ce sera première et puis c’est tout ». Dans la tête, ça peut bloquer ou créer de la déception, du stress, etc. J’essaie de donner le meilleur de moi-même et d’avoir des objectifs à court terme, comme une victoire d’étape ou deux d’affilée. C’est comme ça que je fonctionne chaque saison », conclut la surfeuse française.
Crédit photo : Curutchet Vincent / KMSP
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