À 19 ans, Joséphine Pagnier possède déjà un beau palmarès en saut à ski. Vice-championne olympique aux Jeux olympiques de la jeunesse en 2020 et vice-championne du monde junior en 2021, la jeune femme démontre aussi ses qualités sur le circuit principal. Régulièrement dans le top 10 en coupe du monde la saison dernière, la sauteuse veut poursuivre dans ce sillage cet hiver alors que se profilent les Jeux olympiques de Pékin.
En haut du tremplin, Joséphine Pagnier ne pense à rien d’autre qu’à son saut. Elle vérifie une dernière fois les fixations de ses chaussures et attend le feu vert de son entraîneur. Vient alors le moment de s’élancer et de voler, son moment préféré. Joséphine Pagnier, 19 ans, pratique le saut à ski. Cette sensation unique lorsqu’elle plane, elle la recommande à tout le monde : « On ne fait qu’un avec l’air, avec notre combinaison et nos skis, c’est un truc de fou. On joue avec cet air. Suivant la façon dont le flux arrive, il faut bien le capter tout en gardant la bonne direction pour toujours être au-dessus. C’est vraiment quelque chose qui est énorme à vivre. »
« J’avais un peu peur mais j’avais trouvé ça génial. »
Le saut à ski, Joséphine Pagnier l’a découvert très jeune en regardant par la fenêtre. « J’habite en face du tremplin de Chaux-Neuve. Depuis mon enfance, mon père est chef de site. Il s’occupe de l’entretien des tremplins et il les met en état pour les entraînements. Il était également entraîneur au club de la station », raconte la Franc-Comtoise. Mais la petite fille, qui pratique le ski de fond, va devoir attendre avant de voler à son tour. « J’avais envie de faire du saut mais mon papa ne voulait pas que je le fasse trop jeune pour que je ne me fasse pas peur. C’est à sept ou huit ans qu’il a accepté que je saute. J’ai tout de suite bien accroché. Ça s’est fait vraiment naturellement », se remémore la Française. Ses débuts au saut ? Elle ne s’en souvient pas forcément. Son premier moment marquant, c’est sa première sur un tremplin à trente mètres : « J’avais un peu peur mais j’avais trouvé ça génial. Dès mon arrivée en bas, je suis vite remontée, je voulais revivre ça. »
Douze ans plus tard, la carrière de Joséphine Pagnier a bien décollé. La sauteuse a terminé sur la deuxième marche du podium aux Jeux olympiques de la jeunesse en 2020 et vice-championne du monde junior en 2021. La pépite de la pépinière FDJ Sport Factory a aussi réussi ses débuts « chez les grands » avec trois titres de championne de France senior en 2019, 2020 et 2021, ainsi que plusieurs top 10 en coupe du monde en 2021. Cette saison, la sauteuse poursuit ses belles envolées mondiales en se positionnant régulièrement dans le top 15. Ses desseins cet hiver ? Arriver à s’exprimer pleinement sans se fixer d’objectif chiffré. Même si elle se verrait bien retrouver les dix premières places voire, pourquoi pas, le top 5.
À lire aussi : X Games : Avec le doublé, Tess Ledeux écrit l’histoire de son sport
« Je ne suis pas là pour être 20ème toute ma vie en coupe du monde »
Dans sa ligne de mire également, Pékin. Les Jeux olympiques arrivent à grand pas, mais Joséphine Pagnier a encore du mal à s’y voir. « J’ai du mal à me projeter en Chine par rapport au Covid. Si j’ai un test positif à partir de maintenant, je n’y vais pas. En tout cas, il faut être réaliste, je ne vais pas là-bas pour faire une médaille. Je n’ai jamais fait de podium en coupe du monde et ce n’est pas n’importe quelle compétition. Un top 15 ou 10, ce serait génial », explique celle qui est désormais considérée comme l’une des chefs de file de l’équipe de France dans sa discipline. Plutôt précoce, la jeune femme affiche ses ambitions avec modération, y compris quand il s’agit d’évoquer l’avenir. Quand on lui demande où elle se voit d’ici dix ans, elle nous répond spontanément « encore au saut à ski ». Avec des médailles autour du cou ? « On veut tous être médaillés dans les grands événements comme les Jeux olympiques et les championnats du monde, ou être sur les podiums des coupes du monde. Tout·e athlète qui a des ambitions souhaite ça », résume-t-elle avant une projection plus personnelle : « Mes entraîneurs savent que je ne suis pas là pour être 20ème toute ma vie en coupe du monde. »
Dans le cadre de son programme d’actions Sport Pour Elles, FDJ soutient et encourage les championnes, et agit pour donner envie à toutes les femmes de pratiquer une activité sportive et faire évoluer les mentalités. Et cela passe aussi par les encadrants.
Propos recueillis par Tiffany Henne
À lire aussi : Sport-boules : Barbara Barthet, la bouliste qui s’engage
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ?
Proposez une correction à notre rédaction.
Vous avez aimé cet article ?
Retrouvez tous nos articles de fond dans le magazine
S’abonner au magazine