Justine Braisaz a un coeur gros comme ça. Un organe qui bat exactement à 34 pulsations par minute au repos, un rythme cardiaque bien en-dessous de la moyenne. « Cela me permet de maintenir mon effort à une haute intensité longtemps, un point fort quand on pratique un sport d’endurance », explique la biathlète. « Comme mon pouls bat lentement, ma pulsation cardiaque est faible, ce qui m’aide au tir. La taille de mon coeur est assez grosse, du coup il est très puissant et fatigue moins. C’est très agréable de sentir que son corps peut aller loin dans ce qu’on lui demande. »
« On apprend avec une bonne claque dans la figure… »
Mais à son retour de Corée du Sud, avec l’ensemble de la délégation olympique, fin février, c’est plutôt une extrême fatigue qu’a ressentie la sportive. Epuisée des tempêtes de vent et des températures avoisinant les -20 degrés, Justine Braisaz est également rentrée avec des regrets et une médaille de bronze. « J’étais vraiment éreintée », confie la biathlète. « J’ai enchaîné les courses depuis le début de l’hiver qui a été éprouvant. Je n’avais pas mesuré l’ampleur de ce que sont les Jeux olympiques. On apprend avec une bonne claque dans la figure… »
Déçue de ses performances individuelles, la Savoyarde a tout de même retrouvé le sourire grâce au bronze décroché en relais féminin. « Le relais nous tenait énormément à coeur et, à choisir une médaille, c’est celle-là que j’aurais cochée. Après, sur l’ensemble de la compétition, sans même parler de résultat, c’est la manière qui a été compliquée. Avoir des statistiques aussi basses au tir, cela met un coup au moral. C’est frustrant, décevant, ça casse un peu quelque chose en nous… Mais je dois être plus indulgente avec moi-même. J’ai vraiment besoin de retrouver de la fraîcheur physique et mentale. »
Pourtant, entre son talent et son franc-parler, mais aussi la lumière dont bénéficie sa discipline depuis que l’Equipe 21 en a racheté les droits, Justine Braisaz est régulièrement sollicitée par les médias. Une lumière à laquelle elle goûte peu. « Je n’aime pas spécialement être mise en avant. Les retombées d’un événement comme les Jeux sont toujours un peu effrayantes. Si cela ne tenait qu’à moi, je n’aurais pas besoin des caméras de télévision et des zones presse. » Habitée par le biathlon, elle apprécie tout de même que la discipline gagne en popularité. « C’est très bien que le biathlon grandisse et puisse être plus accessible. J’aimerai que davantage de gens s’épanouissement à travers ce sport. »
L’amour de la montagne
Parce que l’essentiel est bien là pour Justine Braisaz : la passion de son sport et l’amour de la montagne. Elevée dans le chalet familial dans la vallée de Hauteluce, dans le Beaufortain, la sportive adore aller courir la montagne, avec son seul sac à dos, dans les endroits inexplorés. « Quand j’étais petite, j’ai commencé par le ski alpin, comme tout le monde en station. Mais ça ne me plaisait pas trop, peut-être parce que je n’aime pas le froid et que j’apprécie vraiment l’effort physique. On partageait notre local à ski avec les fondeurs et il y avait toujours une super ambiance dans leur groupe. »
À 11 ans, la petite Justine rallonge et affine ses skis pour rejoindre les fondeurs. Puis le biathlon. Un sport qui lui permet de sonder les profondeurs de son âme et de repousser ses limites. « J’apprends à travers la pratique qu’il faut être patient. C’est un sport très complexe, vraiment profond. On doit développer énormément de qualités pour pouvoir se transformer entre la piste et le pas de tir. On sent énormément de choses à travers la technique que l’on travaille. Cela génère beaucoup d’émotions. Le biathlon fait grandir en tant que personne dans la vie. »
Dans le cadre de son programme d’actions Sport Pour Elles, FDJ soutient et encourage les championnes, et agit pour donner envie à toutes les femmes de pratiquer une activité sportive et faire évoluer les mentalités. Et cela passe aussi par les encadrants. #SportPourEllesFDJ
* Traduction FR : by = par
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ?
Proposez une correction à notre rédaction.
Vous avez aimé cet article ?
Retrouvez tous nos articles de fond dans le magazine
S’abonner au magazine