La snowboardeuse Chloé Trespeuch à la conquête du Globe de Cristal
Malgré les incertitudes liées à la Covid-19, Chloé Trespeuch nourrit de grandes ambitions pour la saison qui débute enfin. La native de Bourg-Saint-Maurice (Savoie) besogne pour réaliser son rêve : soulever un Globe de Cristal[1].
Chloé Trespeuch, athlète du collectif de la FDJ Sport Factory, devait entamer sa saison de snowboard cross mi-décembre à Montafon (Autriche), mais la première étape de la Coupe du Monde a été annulée. Puis ce fut au tour des épreuves en France, en Allemagne et en République Tchèque d’être rayées du calendrier. Entre le manque de neige et la crise sanitaire, les athlètes ont bien du mal à s’y retrouver. « Nous allons finalement commencer par l’Italie (NDLR à Chiesa, le 23 janvier). J’ai hâte ! réagit Chloé Trespeuch. On a repris la préparation physique le 15 avril. Depuis, on ne fait que s’entraîner. »
Pour la médaillée de bronze des Jeux olympiques de Sotchi en 2014, rien ne remplace l’adrénaline des grands événements. « J’essaie de travailler sur ça. Avant, l’écart entre mon niveau à l’entraînement et en compétition était trop important, admet la sportive de 26 ans. Aujourd’hui, je veux mettre beaucoup plus d’intensité au quotidien pour m’améliorer. Pour autant, la situation actuelle nous demande beaucoup d’énergie sans trop savoir où l’on va. On n’a aucune certitude sur les mois à venir. Heureusement, on s’entraîne en équipe. La dynamique de groupe permet de garder le moral. »
À la conquête du Graal
Malgré tout, les ambitions de celle qui a commencé le snowboard à 6 ans à Val-Thorens (Savoie) sont très claires. « Le Globe de Cristal prouve une régularité sur la saison. Cela demande aussi d’être bonne sur tous les types de parcours. Je n’en n’étais pas si loin à plusieurs reprises… J’essaie de gommer mes petits défauts comme mes départs de parcours qui sont un peu lents. »
L’athlète s’est invitée sur une vingtaine de podiums en Coupe du Monde depuis ses débuts et souhaite désormais franchir un nouveau cap. Pour cela, elle peut compter sur ses forces. « J’adore le risque, la vitesse, les sauts, l’aventure ne me fait pas peur. Dans un snowcross, on ne sait jamais ce qu’il va se passer. Il faut être très stratégique puisqu’on est quatre dans le même parcours. Je ne dirais pas que je recherche le contact, mais il faut être fonceuse ! »
« On est les premiers à constater les dégâts du réchauffement climatique »
Titulaire d’un DUT commerce, elle suit désormais le certificat préparatoire de Sciences Po Paris, une formation dédiée aux sportif·ve·s de haut-niveau et financée en partie par FDJ. Chloé Trespeuch a des convictions et défend ses positions sur divers sujets. « On est les premiers à constater les dégâts du réchauffement climatique, déplore-t-elle. On s’entraîne à plus de 3 000 mètres d’altitudes et on voit la situation se détériorer à une vitesse folle. Ça fait peur… J’ai déjà réalisé plusieurs actions avec des associations. Surtout, j’en parle autour de moi, dans le groupe de snowboard. Mes parents m’ont transmis certaines valeurs autour de l’écologie. À mon niveau, j’essaie de faire marcher l’économie locale, j’ai des poules à la maison ! » sourit-elle.
L’enseignement du snowboard en danger ?
Avec plusieurs autres athlètes, Chloé Trespeuch a récemment adressé une pétition à Roxana Maracineanu, la ministre des Sports, pour l’alerter sur la menace qui plane autour de sa discipline. Jusque-là, les snowboardeurs avaient un accès privilégié au diplôme d’état du ski, pour enseigner la discipline. Suite à une réforme, la passerelle a été rompue. « Le niveau de ski est trop élevé, ce qui est incohérent car ce ne sont pas les mêmes sports ! juge Chloé Trespeuch. Nous sommes le seul pays en Europe à ne pas avoir de diplôme d’état spécifique pour le snowboard. Alors même que les résultats en compétition dépendent du monitorat pour encadrer correctement les jeunes, les athlètes et assurer la relève. J’espère que le ministère nous entendra. »
[1] Le Globe de Cristal est un trophée décerné dans plusieurs sports d’hiver par la Fédération internationale de ski (FIS). Dans chaque discipline, dont le snowboard, il est remis au terme de la saison à l’athlète qui a accumulé le plus de points sur l’ensemble des courses de la saison.
Propos recueillis par Mejdaline Mhiri
Dans le cadre de son programme d’actions Sport Pour Elles, FDJ soutient et encourage les championnes, et agit pour donner envie à toutes les femmes de pratiquer une activité sportiveet faire évoluer les mentalités. Et cela passe aussi par les encadrants.
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