Les ambitions olympiques de la karatéka Alizée Agier vont bon train
C’est contre un kimono qu’Alizée Agier, championne de France, d’Europe et du monde de karaté en moins de 68 kilos, troque sa tenue SNCF pour parfaire son entraînement et aborder les Jeux olympiques de Tokyo cet été avec un seul objectif : la médaille d’or.
Alizée Agier commence le karaté en 1999, en suivant à cinq ans l’exemple de son frère. Qu’elle dépasse vite en enchaînant les compétitions et surtout les victoires, au niveau départemental puis régional, national, jusqu’à intégrer à 15 ans le Pôle France de Talence, en Gironde. Dans sa catégorie des moins de 68 kilos, elle est ensuite sacrée championne de France six fois entre 2014 et 2019. Deux années qui séparent deux autres titres, celui de championne du monde et de championne d’Europe. « Maintenant l’objectif, ce sont les Jeux olympiques », lance-t-elle aux Sportives Magazine. Le rêve d’une vie qui s’accomplira cet été à Tokyo. Une occasion en or pour la championne et à ne surtout pas rater puisque le karaté, présent pour la première fois au sein du club très fermé des disciplines olympiques, pourrait ne pas être réinvité lors de la prochaine édition à Paris, en 2024. Qu’à cela ne tienne, Alizée Agier est prête. « Préparation physique, musculation, cardio, travail d’appui… Je m’entraîne une à deux fois par jour », explique-t-elle, au sein du Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive (Creps) Île-de-France, à Chatenay-Malabry. Pendant le premier confinement, elle pratiquait dans le garage de ses parents en Bourgogne, en suivant des entraînements collectifs sur Zoom. Et c’est avec impatience qu’elle attend le « feu vert » pour la reprise des compétitions, « ces moments si particuliers qu’on ne peut reproduire ». Peut-être dès la prochaine échéance internationale prévue en avril à Rabat, au Maroc.
Porter un message positif
Comme le prévoit le dispositif Athlètes SNCF, Alizée Agier est détachée à 100 % de ses obligations en année olympique. Diplômée en tourisme, elle a donc pris son dernier quart de dirigeant opérationnel de services en gare de Paris Gare de Lyon en décembre dernier, un métier qu’elle affectionne pour son aspect « multitâches ». « Je suis contente d’être sur le terrain, d’être confrontée à des situations différentes chaque jour, d’avoir des responsabilités et de devoir prendre des décisions importantes », se félicite-elle. La sportive s’investit également en faveur de l’égalité à l’embauche des diabétiques de type 1, maladie qui lui a été diagnostiquée à l’âge de 19 ans, un an avant son sacre de championne du monde senior. « Je veux faire passer un message positif », continue-t-elle, « spécialement auprès des jeunes diagnostiqué·e·s, et montrer qu’il ne faut surtout pas abandonner ses rêves parce qu’on est devenu diabétique. Je ne veux pas non plus banaliser la maladie, c’est une charge mentale supplémentaire que l’on vit au quotidien, avec des hauts et des bas. Il est d’ailleurs conseillé de pratiquer une activité sportive et j’en ressens les effets bénéfiques sur la régulation de ma glycémie », qu’elle contrôle tous les jours. Si elle pratique le ski nautique en loisir, elle porte également haut les valeurs de son sport de cœur. « Le karaté est une école de la vie. Il m’a appris beaucoup de choses : le contrôle, le respect, l’humilité. Mais c’est surtout une discipline dans laquelle j’ai pu m’épanouir et prendre confiance en moi. »
Benoit Pelegrin
Cet article s’inscrit dans le cadre d’un cycle de six portraits de championnes membres du dispositif SNCF, qui permet à une trentaine d’athlètes de mener de front leur carrière sportive et professionnelle au sein du groupe ferroviaire français. L’opération se fait en collaboration avec Analog Sport, qui se présente comme la première association d’éducation et d’insertion à travers la photographie argentique et le sport. La semaine prochaine, Laura Tarantola (aviron).
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