À la rencontre des sportives

Les nouvelles technologies dans le viseur des Bleues du handball

Claire Smagghe
11.06.2024

L’équipe de France féminine de handball débute une nouvelle phase de sa préparation aux Jeux de Paris 2024 ce mercredi. Les championnes olympiques en titre pourront s’appuyer sur le développement de leurs capacités visuelles grâce à la technologie E(ye)Motion. Une ambition financée par FDJ dans le cadre de l’appel à projet Performances pour Elles.

Direction Capbreton pour les 21 joueuses sélectionnées par Olivier Krumbholz qui rejoignent le stage de préparation aux Jeux olympiques. Si le sélectionneur n’a presque plus rien à prouver avec ce collectif multi-médaillé, l’heure est tout de même à l’innovation pour viser toujours plus haut. Ou simplement confirmer. Avec le programme breveté E(ye)Motion, mis au point par Nicolas Marchais, orthoptiste et chercheur, les tricolores travaillent l’optimisation de la perception visuelle.

« Ce projet nous permet de mettre les outils novateurs au service de la performance individuelle des joueuses qui sera, elle, au service du collectif », explique Christophe Caillabet, analyste vidéo de l’équipe de France féminine de handball et en charge de développer ce projet. Grâce à des écrans et des casques de réalité virtuelle, les tricolores s’entrainent à appréhender différentes informations simultanément. Dans l’optique, bien sûr, que ces séquences d’exercices basée sur ces nouvelles technologies portent leurs fruits sur les terrains de handball.

 

 Des évolutions et adaptations nécessaires

D’abord conçu à visée thérapeutique, le logiciel a été adapté aux nécessités du sport de haut niveau afin de prendre en considération les singularités de chacune des athlètes. Préférence motrice et réception de l’information visuelles sont ainsi passées au crible.

La sportive développe ainsi, en mobilisant sa vision centrale ou sa vision périphérique, sa capacité à recevoir les informations sans nécessairement les regarder. « Certaines vont d’abord prendre en considération la globalité d’une scène devant elles pour ensuite aller dans le détail et d’autres vont faire l’inverse. D’autres personnes encore vont percevoir une information plus rapidement avec un œil qu’avec un autre, indépendamment d’une problématique de vue. Cela a une influence sur la façon de prendre des informations visuelles », poursuit le technicien. Une analyse pointue pour des entrainements optimisés.

Et les résultats se font déjà ressentir grâce à l’identification de nouvelles problématiques jusqu’alors ignorées. « C’est notamment le cas en ce qui concerne la vue ou encore la prise d’information, pointe Christophe Caillabet. Parmi les autres bénéfices, c’est qu’il y a des athlètes pour lesquelles utiliser ce type d’outil permet de mieux connaitre leur fonctionnement et quel processus utiliser dans telle ou telle situation de jeu. On a aussi fait évoluer les routines d’échauffement avec des jonglages par exemple. »

De Tokyo à Paris

Déjà inclus dans la préparation de l’olympiade japonaise en 2021, le travail visuo-attentionnel n’en est pour autant qu’à ses prémices. « Tout ce travail-là sur les aspects cognitif et visuel vont venir compléter le travail que l’on fait déjà en termes de préparation technique, physique et mentale. On n’est qu’au début d’un certain nombre de choses. »

Les handballeuses qui y consacreront environ 2h30 pendant la quinzaine de stage sont déjà friandes de ces nouvelles technologies qui permettent de développer leur potentiel. « On y accorde plus d’importance qu’à Tokyo. Les connaissances que l’on a de cet outil sont bien plus avancées actuellement que celles que l’on avait lors des Jeux de Tokyo. On a identifié des choses beaucoup plus précises. » Un atout de plus pour ce collectif qui visera à nouveau la médaille d’or cet été… de Paris à Lille.

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Claire Smagghe
11.06.2024

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