À la rencontre des sportives

Magda Wiet-Hénin, en forme olympique

Marie Thimonnier
20.06.2023

La taekwondoïste Magda Wiet-Hénin vient de décrocher son premier titre de championne du monde en -67kg, à 27 ans. Une consécration pour la numéro une mondiale, qui rêve de gravir l’Olympe à l’été 2024. 

 
Magda Wiet-Hénin se souviendra longtemps de ce 30 mai 2023, lorsqu’elle s’est hissée sur la plus haute marche du podium des Championnats du monde de Bakou (Azerbaïdjan). La taekwondoïste a été décorée d’or, à 27 ans, dans sa catégorie des -67 kg. Un rêve que la nouvelle championne du monde attendait éveillée depuis bien longtemps.
 

Tout était aligné

Autour du cou, elle arbore une breloque du plus beau métal qui renferme la consécration d’une carrière, après avoir décroché le bronze puis l’argent dans l’exercice et passé plusieurs années à truster les podiums des Grand prix et des championnats d’Europe, sans parvenir à briller dans les grands rendez-vous mondiaux. « J’ai participé à cinq championnats du monde depuis 2013, je cherchais ce titre que je n’avais jamais eu, ça se passe sur une journée, il faut être là au bon moment, analyse-t-elle à froid. Ce jour-là, tout était aligné, je m’étais entraînée pour ça, je voulais confirmer ma place de numéro une mondiale, ça me tenait à cœur et je suis allée au bout. »

Une consécration 

La victoire avait une émotion particulière, car Magda Wiet-Hénin était accompagnée de sa maman, elle-même ancienne championne du monde de kick boxing et plusieurs fois titrée championne de France de taekwondo, venue la soutenir dans une arène à la ferveur des grands moments qu’elle connaît bien. « Je suis partie très jeune de la maison, à 15 ans pour me consacrer à mon sport. Elle a dû s’adapter à ce quotidien et m’a toujours apporté beaucoup de soutien. Elle savait ce que c’était, à quel point c’est difficile pour en arriver là, confie la Nancéienne à propos de ce passage de témoin. Je voulais lui montrer ce jour-là que toutes les fois où je ne suis pas rentrée à la maison pour m’entraîner ont été bénéfiques, que tous ces efforts ont payé. C’était un peu la consécration. »
 

Trouver l’équilibre

Tout a commencé dans une petite association sportive fondée par son grand-père dans sa ville natale, à Nancy. Magda Wiet-Hénin a ensuite rejoint l’Insep, où elle s’entraîne toujours aujourd’hui avec l’équipe de France, « un peu (sa) deuxième maison », dit-elle. L’emploi du temps est chargé, quand elle ne s’entraîne pas, la taekwondoïste travaille dans une banque une journée par semaine et révise ses cours pour l’EM Lyon dont elle vient de valider son master le… 30 mai ! Définitivement une date à l’allure de confirmation. Le week-end, elle retrouve ses proches à Nancy, point de chute précieux pour se ressourcer et laisser le dobok dans l’armoire pendant 48h. « J’ai trouvé un équilibre, entre le sport, la famille, maintenant, c’est que du bonheur. »
 

Paris 2024, principal objectif

Après un premier décollage en tant que remplaçante aux Jeux olympiques de Rio en 2016, suivi d’un rendez-vous manqué à Tokyo en 2021, la sportive de la FDJ Factory a su rebondir et trouver les leviers nécessaires pour revenir dans sa meilleure forme. Dotée d’une grande détermination et d’une volonté affirmée, elle su s’imposer comme l’une des meilleures de sa catégorie. Le titre de championne du monde en poche, l’objectif désormais est clairement affiché : être prête pour les Jeux de Paris 2024. « C’était important de marquer les esprits à 14 mois des Jeux, de montrer qu’on était là, que les athlètes du pays-hôte sont performants, car notre sport n’est pas très médiatisé hors période de Jeux. Là, c’est un message fort envoyé par l’équipe de France », déclare-t-elle, sans vouloir se mettre trop de pression d’ici-là. 
 

« Être prête le jour J »

Magda Wiet-Hénin connaît bien ces années de préparation intense et émotionnellement chargée. Elle a su l’adapter au fil des années, en s’entourant par exemple d’un préparateur mental pour travailler la concentration, la gestion des émotions ou encore la lucidité, qui la tiraillait avant et pendant ses combats. « Je m’implique à fond dans mon sport, je travaille beaucoup pour être là le jour J. Mais j’essaie de ne pas trop penser aux Jeux olympiques, je reste d’abord focus sur la prochaine échéance avant de voir plus loin, explique-t-elle les yeux rivés notamment sur le Grand Prix de Paris, première épreuve à la maison (30 août au 3 septembre). Toutes les compétitions avant les Jeux me serviront pour être prête. »
 
Marie Thimonnier
20.06.2023

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