Marjorie Delassus a obtenu, à 23 ans, son billet pour Tokyo. Tout juste double championne de France en canoë slalom C1, elle ne veut pas se fixer de limites pour les Jeux olympiques. Elle partira seule, mais c’est toute la famille qui sera derrière elle pour prendre ce bol d’air et d’adrénaline qu’elle affectionne particulièrement. Rencontre.
Native de Bourg-Saint-Maurice, Marjorie Delassus commence le canoë vers huit ans à l’école avec sa petite sœur. Après un passage au club de La Plagne Eaux Vives, c’est à Pau, dans les traces de Tony Estanguet, qu’elle affirme ses ambitions sportives en intégrant le Pôle Espoir en 2014.
Le canoë, une histoire de famille
La céiste est loin d’être une exception au sein de sa famille. Tout le monde y trouve sa place, et la qualification olympique de Marjorie Delassus a renforcé la complicité familiale. Aînée d’une fratrie de quatre, elle ouvre la voie. « On a commencé avec ma sœur par le biais de l’école et ensuite les deux autres ont suivi. Et maintenant, on est tous les quatre à fond là-dedans. » Si Natacha, 21 ans, ne pratique pas le canoë à haut niveau, les deux derniers sont déjà très prometteurs.
Anatole, 20 ans, est déjà champion du monde en slalom K1. Doriane, la benjamine de 18 ans, est championne olympique de la jeunesse en slalom C1. Rachel, la maman, coache la petite tribu et espère les emmener loin.
« C’est vraiment du bonheur de partager ça avec eux, on est super complices. Ça nous tire vers le haut de partir en compétition ensemble. Pendant le confinement on a été confinés ensemble donc on a pu s’entraîner tous les jours. »
Vibrer au vert
L’étudiante en kinésithérapie adore son sport. « On prend beaucoup de plaisir sur l’eau. C’est un sport de nature, on est à l’extérieur, c’est vraiment top. » La Paloise joue avec les sensations du canoë et déjoue le danger. Le jeu d’équilibre et la lecture du mouvement d’eau stimulent sa pratique.
« Ça peut paraître impressionnant mais on a un équipement qui nous permet d’être protégé·e, et c’est très réglementé sur les bassins. »
Ce sport, très physique, demande un entraînement multiple nécessitant, en moyenne, deux sessions chaque jour. La céiste varie entre les séances de canoë, de préparation physique, de course à pied, de natation et de vélo. Car même si le haut du corps est la partie la plus sollicitée, il ne faut pas laisser en reste le bas du corps qui permet de rester gainé·e sur tout le parcours.
Si Marjorie Delassus avait dans un coin de sa tête le pays du Soleil-levant, elle visait principalement Paris, à domicile. Il y a un an et demi, elle s’est installée à Vaires-sur-Marne, là où aura lieu l’épreuve de canoë en 2024. Parfaire sa préparation en vue de l’échéance est essentiel.
Dans un sport où « l’expérience compte beaucoup », cette qualification pour les Jeux de Tokyo est un atout dans son parcours. « Dans notre sport il n’y a qu’une personne par pays et par catégorie, donc forcément pouvoir courir aux Jeux c’est vraiment un plus en termes d’expérience engrangée. » Pour s’acclimater au Japon, elle réalisera « des entraînements dans des termorooms pour essayer des températures et l’humidité, et s’acclimater » avec l’équipe de France. Si sa qualification est l’invitée surprise, la Tricolore veut aligner les planètes pour performer dès cette année.
Propos recueillis par Constance Vignaud
Crédits photos : A. Courtois, FFCK
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