Mondiaux de cyclisme sur piste – Victoire Berteau : La route et la piste, « deux efforts complémentaires »
Victoire Berteau a débuté ce mercredi après-midi les Mondiaux de cyclisme sur piste à Saint-Quentin-en-Yvelines. La Nordiste jongle avec les courses sur route où elle roule sous les couleurs de la Cofidis. Sa saison, débutée le 26 février avec son équipe, se terminera ce dimanche sous le maillot tricolore.
À tout juste 22 ans, Victoire Berteau mène deux carrières de front. Une sur la route, où elle s’est illustrée cet été sur les routes du Tour de France Femmes. La native de Lambres-lez-Douai y avait décroché le prix de la combativité lors de la cinquième étape, après avoir été reprise à 3 km de l’arrivée. Sur la piste, elle s’est élancée en début d’après-midi avec ses coéquipières pour aller prendre la troisième place des qualifications de la poursuite par équipes.
Les Sportives : En étant nordiste, est-ce que Paris-Roubaix vous a donné envie de vous mettre au cyclisme ?
Victoire Berteau : Ce n’était pas ma motivation première ! C’est parce qu’on est une famille de quatre enfants, mes frères et sœurs faisaient du sport donc j’étais toute seule à la maison. Et j’ai atterri au vélo parce que mon frère en faisait. Puis j’ai commencé à rêver de Paris-Roubaix, de le remporter (NDLR, 17e cette année et meilleure Française). Ce sont mes routes d’entraînement.
Vous êtes chez Cofidis, une équipe nordiste. C’était une volonté d’être dans une équipe locale ?
J’étais dans une équipe belge, pas loin de chez moi. Mais ça me fait du bien d’être venue dans une équipe française. C’est une mentalité qu’on connait, c’est celle de chez nous. Et je m’identifie bien aux valeurs de Cofidis. C’est un super projet et ça m’a vraiment prouvé cette année que je voulais y faire une belle partie de ma carrière. C’est pour ça que j’ai signé pour deux ans supplémentaires.
Votre saison a d’ailleurs commencé il y a déjà dix mois. Comment faites-vous pour conserver votre pic de forme du début à la fin ?
C’est un peu compliqué. Sur le début de saison on va dire que je n’étais pas vraiment en forme. Lors des classiques j’étais à la recherche de résultats. La condition était là mais je n’ai pas trop forcé et ma forme est apparue à partir du Tour de Suisse à la mi-juin. Et après, ce n’est que de l’entretien. On s’entraîne pour garder la forme mais là, par exemple, avec les mondiaux on a beaucoup travaillé les deux dernières semaines. Mais avant ça j’ai un peu levé le pied quand même.
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Comment faites-vous pour passer de la piste et la route et inversement ?
Je trouve que ce sont deux efforts complémentaires. La piste c’est de l’intensité et puis sur la route on a le fond. C’est ça qui me fait avoir plus de force, qui fait moins souffrir sur les efforts longs comme la poursuite par équipes, les omniums, les courses aux points. Il y a juste le coup de pédale à retrouver sur la piste parce qu’il faut pédaler dans les virages et pas forcément dans les lignes droites. C’est quelque chose que je mets un peu de temps à reprendre à chaque fois, mais finalement ça revient assez vite.
Pourquoi conservez-vous les deux ?
Je ne peux pas vivre que de la route, et je ne peux pas vivre que de la piste (que ce soit financièrement ou pour le plaisir, NDLR). Il manque quelque chose quand je fais soit l’un soit l’autre. Et j’ai Paris 2024 dans le viseur sur la piste. Mais peut-être qu’après, je me retrouverai sur la route une saison ou deux.
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Vous ne voulez pas prendre part à la course sur route des Jeux ?
Ça dépend comment je vais évoluer sur route, du parcours, du planning avec la piste. Si c’est en même temps, le choix sera vite fait pour moi. La piste, c’est ce que je vise. La route ce sera du bonus. Je vais tout donner sur la poursuite par équipes jusqu’à Paris. Et jusqu’à cette année, j’estimais que j’avais un meilleur niveau sur la piste. Mais après la saison que j’ai faite, je dirais que j’ai un niveau similaire sur les deux.
Propos recueillis par Constance Vignaud
Crédit photo : A.S.O./Thomas Maheux
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