A travers son appel à projets « Performance pour Elles », FDJ soutient la Fédération française des sports de glace (FFSG), en accompagnant notamment cinq athlètes pratiquant le short-track dans leurs préparatifs pour Pékin. Une aide bienvenue, alors que la fédération, dont Nathalie Péchalat a été élue présidente en mars 2020, a dû faire face à la crise du Covid-19 et à ses conséquences financières. L’ancienne patineuse garde pour objectif de remettre la FFSG à flot au sein du mouvement sportif national et international.
En raccrochant les patins, Nathalie Péchalat ne s’attendait sûrement pas à une retraite sportive aussi rythmée, voire davantage, que sa carrière. Participante à Danse avec les stars, commentatrice pour une chaîne sportive et même, depuis mars 2020, présidente de la Fédération française des sports de glace. Six ans après avoir donné son dernier récital, l’ancienne patineuse a donc basculé du côté des dirigeant·e·s, en pleine pandémie mondiale de Covid-19, au sein d’une fédération déjà en proie à des difficultés.
« Je n’étais pas forcément préparée, mais je ne savais pas que ça allait être aussi compliqué à cause de la pandémie et du nombre d’archives. Les contrats de conventions, quand ils existaient, n’étaient pas signés. On n’avait rien concernant l’organisation des événements. On est reparti·e·s de zéro, c’était compliqué », explique-t-elle. D’ailleurs, quand on lui demande de résumer sa première année et demie de mandat, elle fait court : « Pour faire simple, il n’y avait rien de simple. »
Heureusement, Nathalie Péchalat a pu compter sur des historiques de la fédération, mais aussi sur ses études et sur sa propre expérience de licenciée pendant plus de 30 ans. La médaillée de bronze aux championnats du monde 2012 et 2014 a aussi réappris à enfiler différents costumes. « Le métier de président·e de fédération ou de club, c’est remplir un maximum de rôles, que ce soit la communication, l’événementiel, l’encadrement des entraîneurs. Il faut être touche-à-tout », résume-t-elle.
« Si j’arrive à faire des nuits de cinq heures, ce serait une perf’ »
Après la gestion de crise, place aux projets. Entre autres, les championnats du monde de patinage artistique et de danse sur glace en mars prochain, l’opération « Révèle tes super pouvoirs » pour les jeunes licencié·e·s des douze disciplines, la réactivation du curling ou encore les Jeux olympiques d’hiver en 2022. Nathalie Péchalat ira à Pékin en tant que présidente de la FFSG, mais aussi en tant que cheffe de délégation.
L’ancienne patineuse va devoir « faire de la représentation, soutenir les athlètes et tisser des liens avec les fédérations internationales » d’un côté et « être à l’écoute des compétiteurs, faire le lien avec leurs familles, célébrer les médailles, accueillir les partenaires » de l’autre. Le tout pendant trois semaines, sur des sites assez éloignés les uns des autres. Bref, elle ne va pas arrêter.
« J’allais dire que c’est moins fatigant physiquement mais je n’en suis pas sûre (rires). Là, c’est un travail de fond et collectif. Il faut tenir sur la durée à ces postes-là alors que la sportive, elle, met tout en œuvre pour être prête au moment M, ça n’a rien à voir », raconte la double championne d’Europe, avec trois olympiades au compteur.
« Si j’arrive à faire des nuits de cinq heures, ce serait une perf’ », prévient-elle. C’est son objectif à elle. Celui de la fédération est de ramener une médaille d’or, grâce au duo Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron. Le reste, ce sera du bonus. « On peut avoir des surprises dans d’autres disciplines, parce que le travail est fait et que la motivation est là », espère Nathalie Péchalat.
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« Ma priorité est d’être là où je suis la plus utile »
Après Pékin, la présidente reviendra à son quotidien et à sa mécanique parfaitement fartée : deux jours à la fédération, le reste de sa semaine consacré aux déplacements en préservant, autant que faire se peut, le créneau 18h-20h et quelques week-ends pour sa vie personnelle. « Le travail de représentation est nécessaire, mais ce n’est pas la majorité de mon temps », nous dit la mère de famille, qui complète : « Je fais du mieux que je peux. Ma priorité est d’être là où je suis le plus utile. »
Le fait qu’elle soit la seule femme avec Isabelle Jouin au hockey sur gazon à la tête d’une fédération olympique ? « Ce n’est pas un sujet pour moi », tranche celle qui a l’impression d’être accueillie à chaque fois davantage comme ancienne athlète, plutôt que comme femme.
Suite à l’olympiade d’hiver, Nathalie Péchalat reprendra aussi ses pistes de développement. La réfection et la création de patinoires pour attirer plus de licencié·e·s en est une. Palier la diminution du nombre de conseillers techniques sportifs, « une catastrophe » selon elle, en est une autre. L’après Jeux olympiques, encore une autre. Un programme très chargé, comme depuis le début. À peine le temps de finir cette interview que la présidente doit filer en comité de pilotage.
Propos recueillis par Tiffany Henne
Crédit photo : Olivier Brajon
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