Aline Chamereau et Clémence Vieira @Armand Lenoir 3
À la rencontre des sportives

Paris 2024 : Aline Chamereau et Clémence Vieira : « C’était important pour nous de se sentir légitimes »

Claire Smagghe
21.07.2024

Aline Chamereau et Clémence Vieira ont obtenu leur qualification pour les Jeux de Paris 2024. Avant d’entrer en piste sur les terrains de beach-volley au pied de la Tour Eiffel, la paire Française procède aux derniers réglages. Et notamment ceux leur préparation mentale spécifique. 

Les Sportives : Vous allez faire votre entrée ce lundi au village olympique. Comment vous sentez-vous ?

Aline Chamereau : On se prépare, on a hâte. On a eu nos horaires de matchs, nos heures, on sait désormais qui on va jouer. Cela se concrétise.

 

Vous avez obtenu officiellement votre billet le 21 juin dernier grâce à la wild card du pays organisateur. C’est une immense chance de pouvoir jouer ces Jeux à la maison et une aussi une juste récompense par rapport à vos résultats…

Aline Chamereau : Cela fait depuis janvier qu’on se prépare à ça. On savait qu’on dépendait de l’autre équipe (Alexia Richard et Lézana Placette, ndlr) mais on a mis toutes nos chances de notre côté. C’est une super récompense et même si on a eu le ticket par la wild card du pays hôte, c’était important pour nous de se sentir légitime. Avoir vraiment le potentiel pour faire quelques chose aux Jeux. C’est le pari qu’on a réussi à tenir. On sait qu’on a notre place pour confirmer notre niveau et notre progression. On a déjà prouvé qu’on pouvait perturber des équipes du Top 10 mondial. 

Vous allez entrer en lice le 28 juillet sous la Tour Eiffel et les immenses anneaux olympiques qui y sont accrochés. Est-ce que vous arrivez déjà à vous projeter sur ce lieu ?

Clémence Vieira : C’est hyper iconique. Notre sport va vraiment être mis en valeur, notamment avec les 14 000 places. Pour nous cela va être la première fois que l’on va jouer dans un si grand stade. 

Aline Chamereau : On a vu pas mal de vidéos, de photos. On sera sur place une semaine avant pour s’imprégner des lieux. On va pouvoir s’entrainer sur les terrains annexes et on a un créneau sur le central. 

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Vous avez souvent plus de public à l’étranger qu’en France. Comment abordez vous cette ambiance et ce public qui sera cette fois acquis à votre cause ?

Aline Chamereau : Ca va être plutôt pour nous cette fois, et ça, ça va être cool. On a hâte de pouvoir de se servir de cette énergie, c’est quelque chose qu’on n’a jamais vraiment expérimenté. 

Clémence Vieira : On se prépare au monde. On fait beaucoup d’exercice de visualisation notamment par rapport à l’expérience que l’on a eu à Munich (Championnat d’Europe 2022, ndlr) avec notre préparatrice mentale. 

L’heure est aux derniers réglages. Sur quels aspects insistez vous dans ce money time ?

Aline Chamereau : C’est vraiment l’aspect mental que l’on travaille. Le niveau technique et tactique, on le travaille depuis deux ans. On va faire quelques réglages et des oppositions pour conserver nos automatismes, mais c’est vraiment sur l’aspect mental que l’on appuie, l’appréhension du monde au bord du terrain mais aussi la sur sollicitation dont on n’a pas l’habitude. 

Clémence Vieira : L’idée c’est qu’on arrive à rester dans notre bulle, rester fixées sur l’objectif. Tous ces parasites, on n’a pas du tout l’habitude de gérer cela. C’est vraiment ça notre travail spécifique en ce moment. On nous prépare à l’environnement particulier du village olympique, aux sollicitation médias, aux réseaux sociaux, etc. 

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De nombreux athlètes ont déjà dénoncé cette sur sollicitation, notamment sur les réseaux sociaux, qui débouche parfois sur du cyberharcèlement..

Aline Chamereau : Oui, on n’a pas l’habitude d’avoir le public avec nous. Il y a des gens qui suivent, qui nous aiment et nous envoient parfois des messages sur les réseaux mais là on va être exposées à beaucoup de monde qui ne nous connaissent pas. Beaucoup vont attendre des choses et nous, on doit se rappeler de où on vient et pourquoi on est là. Les gens qui vont nous regarder aux Jeux ne connaissent pas notre histoire. Ils attendent la médaille, nous on sait ou en est et ce qu’on peut faire. Il ne faut pas qu’on laisse interférer ces gens qui projettent des attentes sur nous.

 

Clémence Vieira : On va essayer de se protéger et de ne pas trop trainer sur les réseaux sociaux. On va peut-être poster nos matchs, peut être quelques vidéos mais ce ne sera pas la priorité. Tu peux tomber sur des choses même si tu n’as pas vraiment envie de regarder. On répondra plus tard aux messages gentils. On sait que tout ça ça peut être un risque mais on ne se rend pas compte à quel point cela existe. 

Vos valises sont sur le point d’être terminées… Quels sont les trucs secrets que vous emmenez ?

Clémence Vieira : On emmène des coloriages. Il y a toujours pas mal d’attente et quand on a du temps, on fait du coloriage. On met de la musique et on pense à rien saut à ne pas dépasser la ligne [rire]. 

Claire Smagghe
21.07.2024

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