Elisa Chanteur team manager équipe de France para badminton
À la rencontre des sportives

Paris 2024 (para badminton) : Elisa Chanteur, maestro de l’équipe de France

Claire Smagghe
31.08.2024

Elisa Chanteur fait partie de ces milliers de personnes qui agissent dans l’ombre des Jeux paralympiques de Paris 2024. La responsable de la performance paralympique au sein de la Fédération française de badminton endosse le rôle de Team Manager pendant la plus belle compétition sportive mondiale. Une mission multitâche. 

Les Sportives : Quel est le rôle d’un.e team leader sur les Jeux paralympiques ?

Elisa Chanteur : Je m’assure que tout se passe bien, sur le plan logistique et sur le plan de l’organisation extra sportive. Je fais en sorte que la configuration soit idéale pour le staff et pour les joueurs. J’absorbe les problèmes pour qu’ils en aient le moins possible. Ils en rigolent mais tous les jours car je leur prépare des mémos où je leur rappelle tout : les horaires, les choses à faire, etc. Certain m’appellent tata [rire]. Je fais aussi le lien avec le CPSF, la Fédération, Paris 2024, etc. Et puis, sur le plan sportif, je suis associée à toutes les réunions pour tout ce qui concerne la mise en place de la compétition. 

 

Quels sont les points particuliers de l’organisations qui demandent une attention particulière ?

Si on prend le cas de Milena Surreau par exemple, c’est particulier. Dans la para badminton, ce sont les sportifs et sportives ont des handicaps moteurs ou neurologiques. Mais Milena a la particularité d’être touchée sur le plan moteur mais aussi d’avoir un trouble du spectre autistique. Ce qui rajoute des contraintes dans la mise en place de son projet. Pour qu’elle puisse être accompagnée de son chien d’assistance, différentes réunions ont eu lieu pour qu’on puisse avoir une salle spécifique pour faire venir son Eugène, son chien. Qu’il puisse attendre pendant qu’elle joue. Sauf que, sur une salle de compétition, ce n’est pas forcément prévu. Nous avons donc dû étudier les plans de la salle pour rendre cela possible. Plus généralement, il faut faire preuve d’adaptation à tout instant. Il faut s’assurer par exemple toutes et tous puissent bien cohabiter dans la même chambre, en fonction des handicaps. Il faut tout prendre en compte. C’est un sport individuel mais ils ont besoin du groupe pour tirer le meilleur d’eux même. La vie ensemble est donc importante. Ca a vraiment été le fil rouge. 

Votre mission s’arrête-t-elle aux portes de la salle de compétition ? 

Non, je suis aussi sur le terrain. J’aide mes collègues. Sur les Jeux, on n’a pas un nombre d’accréditations suffisantes pour tout le staff français. Donc je joue aussi en tant que sparring partner. Je gère aussi toutes les navettes, les temps de récupération, la kinésithérapie. Bref, tout ce qui leur permet de se focaliser sur eux-mêmes. Ca peut aussi m’arriver de coacher. Par exemple, Milena Surreau et Faustine Noël ont le même coach. Si des matchs tombent en même temps, je vais donc sur la chaise pour seconder. Et enfin, il y a du management. Je m’assure que le staff se sente bien, que tout soit bien huilé. Parfois il y a des petites accroches et il faut discuter, réorienter. Parfois je fais un peu le gendarme. Je prends différentes casquettes en fonction des besoins pour m’assurer que tout le monde vit bien ensemble.

Comment résumer ce rôle en quelque mots ?

C’est du management de l’humain associé à l’expertise sportive. 

 

Claire Smagghe
31.08.2024

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