À la rencontre des sportives

Paris 2024 – Emma Ponthieu : « Il y a de moins en moins de différences entre filles et garçons »

Claire Smagghe
05.05.2024

Emma Ponthieu vient de clôturer sa saison en club à Bruxelles. La capitaine de l’équipe de France de hockey sur gazon peut désormais se concentrer pleinement sur la préparation des Jeux olympiques de Paris 2024. Une première historique pour les Bleues qui n’y ont jamais participé jusqu’à présent. 

Les Sportives : Votre saison en club s’est achevée dimanche dernier. Vous pouvez désormais vous concentrer pleinement sur la préparation olympique..

Emma Ponthieux : Oui, je suis désormais à 1OO% sur l’équipe de France depuis à peine une semaine. On est en stage actuellement. On est en test event ce weekend, c’est une sorte de répétition générale avant les Jeux. On a joué contre l’Allemagne hier (match perdu 2-0) et on les rejoue aujourd’hui. Cela se passe en condition JO, sur le site des JO, avec les ramasseurs de balles, la table technique, les caméras, etc. On a ensuite un peu de vacances avec deux semaines off. Puis on aura des stages de 6 ou 7 jours à Paris mais aussi des matchs. On va jouer l’Ecosse, l’Espagne, l’Afrique du Sud…

 

Votre équipe commence-t-elle à se figer à moins de trois mois des Jeux désormais ? 

On est plus ou moins vingt pour l’instant, avec quelques blessées qui peuvent encore revenir à temps pour les Jeux. La sélection c’est 16 et trois réservistes. Elle sera donnée maximum le 8 juillet. 

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Sur ces matchs de préparation, vous avez le brassard de capitaine. Le suspens est léger concernant votre sélection..

J’espère [rire]. Mais on ne peut jamais savoir. Il peut se passer tellement de choses que je préfère ne pas me prononcer. 

Il y avaient de fortes disparités sur les conditions d’entrainement et les moyens mis en œuvre entre l’équipe masculine et la votre en vu des Jeux de Tokyo. Cela a-t-il évolué pour Paris 2024 ? 

Oui, je pense. Je peux comparer avec Théophile (son frère, membre de l’équipe de France masculine de hockey sur gazon). On a des conditions similaires. Jusqu’à présent, quand le championnat était encore en cours, on se regroupait toutes les semaines du lundi au mercredi à Paris. Les garçons avaient le même programme à Wattignies. Et désormais, ce sont les mêmes périodes de regroupement quasiment. Les garçons ont une compétition officielles début juin en Pologne, la Nations Cup, que nous n’avons pas dans le calendrier. Donc les périodes de préparation différent un peu mais c’est parce que le calendrier l’impose. Il y a de moins en moins de différences entre filles et garçons.

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Vous avez mis entre parenthèses votre carrière de psychomotricienne et de côté aussi le projet entrepreneurial que vous portez avec Viktor Lockwood et votre frère pour vous concentrer sur les Jeux. Le hockey sur gazon est encore un sport non professionnel, il est donc difficile d’en vivre. Comment avez-vous fait pour subvenir à vos besoins ?

J’ai mis ma carrière professionnelle entre parenthèses pour cette année olympique parce qu’en terme de rythme d’entrainement, fatigue et récupération, je ne voyais pas comment je pouvais avoir un boulot à côté. C’est un choix personnel. On a été bien aidé par la Fédération pour nous permettre d’avoir des aides personnalisées de l’ANS et nous aider financièrement. Ayant bossé avant, cela permet aussi de toucher le chômage. La période couvre l’année olympique. Je me suis dit que si je ne le faisais pas cette année, je ne le ferai jamais. 

 

Le hockey sur gazon est présent depuis 1908 aux Jeux olympiques mais reste néanmoins un sport confidentiel. Sentez-vous un engouement monter autour de la pratique ? 

On sent que quelque chose se passe. Même en terme de sollicitations médiatiques. Ce qui est particulier pour nous c’est que c’est la première fois que l’équipe de France féminine va participer aux JO parce qu’on n’avait jamais été qualifiées jusqu’à présent. Donc cela attire aussi un peu plus l’attention. J’espère que l’on va profiter de la vague olympique pour développer le hockey et surtout que l’on sentira encore les effets après. 

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Claire Smagghe
05.05.2024

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