À la rencontre des sportives

Paris 2024 – Marie-Eve Paget : « C’était assez fou de jouer sur le Hall of Fame »

Pauline Magnin
22.05.2024

C’est les Jeux de Paris 2024 dans un coin de la tête que la basketteuse Marie-Eve Paget continue sa préparation. Fin avril, l’équipe professionnelle de 3×3 était à Springfield, aux États-Unis, pour le début des échéances internationales. L’occasion pour elles de goûter au niveau olympique et de continuer à consolider l’effectif, dans l’attente des sélections officielles début juillet.

Les Sportives : À bientôt 2 mois du début des Jeux, qu’est ce qui a changé dans votre préparation ?

Marie-Eve Paget : En terme de contenu et de fréquences ça n’a pas changé. Aujourd’hui on est dans de la spécificité et de l’affûtage. Ces derniers mois ont servi à établir les bases et travailler sur le développement individuel. Maintenant on rentre davantage dans le collectif car les matchs commencent et arrive une phase d’évaluation qui va construire l’équipe définitive, lors des sélections début juillet.

 

Vous êtes allées fin avril, aux États-Unis, lieu emblématique du basket-ball, afin de jouer un Women Series. Vous avez pu vous confronter au niveau olympique, comment vous êtes-vous senties ?

Pour l’histoire, c’était assez fou de se retrouver dans le berceau du basket et de jouer sur le Hall of Fame. Recommencer la saison là-bas c’était une chance ! Et ça nous a permis de nous remettre dans le bain des compétitions internationales. Il y avait des équipes canadiennes, américaines, etc. qui seront nos adversaires aux JO. On a montré de très belles choses bien que le résultat ne soit pas celui escompté. On sait maintenant ce qu’il reste à accomplir pour pouvoir tendre vers nos objectifs. Et puis changer d’air pour le moral de l’équipe c’est génial, on a pu voir un match de play-off de NBA, visiter le siège monde de Puma basketball…

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Après la Pro League en France, que vous avez remportée en début d’année, y-a-t-il une vraie différence de niveau ?

Il y avait des équipes étrangères durant la Pro League : Amsterdam, une équipe de Pologne, d’Allemagne, etc. Mais elles préparaient elles aussi la saison. Il y a eu un gros gap de niveau entre cette échéance et le WS aux États-Unis, où étaient présentes les plus grosses nations mondiales.

Lors de ce WS, des premiers noms sont apparus. Pas forcément les habituels, avec des joueuses plus jeunes et l’absence de Laëtitia Guapo. La sélection de l’entraîneur Yann Julien semble-t-elle se préciser ?

Laëtitia est bien ancrée dans le projet et est là depuis le début. Le coach a peut-être voulu laisser s’exprimer des joueuses qui en avaient moins eu l’occasion, à cause de blessures ou autres. C’était un test je pense, qui a permis de voir une certaine complémentarité. On reste très unies qu’on soit sur le terrain ou non.

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On imagine l’importance de la cohésion en 3×3, comment est-ce que se consolide l’effectif ?

On se connaît depuis des années. Pour la plupart, on a déjà joué ensemble, on s’est déjà affrontées, excepté peut-être Eve Wembanyama qui est arrivée cette année. Mais l’enjeu du projet était de prendre des connexions et aujourd’hui l’effectif est très soudé. On ne travaille pas avec une ressource professionnelle mentale mais on a beaucoup de temps d’équipe pour échanger, faire émerger des valeurs et une identité commune. Il y a beaucoup de temps formalisés pour ça mais aussi des moments informels comme les repas, les jeux… qui participent à la cohésion.

 

Championnes du monde 2022, argentées en 2023. Championnes d’Europe en 2018,2019 et 2022. Le 3×3 féminin possède un beau palmarès. Y-a-t-il une revanche à prendre sur les Jeux de Tokyo ?

Notre objectif c’est d’être championnes olympiques. On travaille dessus mais il y a plein d’étapes intermédiaires. On peut parler de revanche mais on est que 2 avec Laëtitia à l’avoir vécu. Tokyo c’est fait, on a beaucoup appris et on va pouvoir s’en servir mais aujourd’hui on a un nouveau groupe, un nouveau staff et une nouvelle histoire à écrire.

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Derniers mots… Les Jeux de Paris, qu’est ce que ça représente ?

Faire les Jeux c’est le rêve de beaucoup, le faire à la maison c’est une chance inouïe. On aura la chance de ne pas être 4 contre 4 mais 5004 contre 4 quand on sera sur l’arène. Il y a un stress en plus car on veut gagner pour le public, mais je le prends comme quelque chose de galvanisant. Je suis super excitée, j’ai envie d’y être mais avant il y a un processus de sélection, je dois prouver que j’ai ma place et donc pas brûler les étapes. Ça serait mentir de dire que je n’y pense pas mais je fais plutôt au jour le jour. Plus on s’en rapproche et plus sonne la fin de l’aventure, je veux profiter de chaque instants.

Pauline Magnin
22.05.2024

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