Paris 2024 – Marie-Florence Candassamy : « Je trouve mon équilibre en continuant d’avoir des hobbies »
Sacrée pour la première fois championne du monde d’épée l’été dernier, Marie-Florence Candassamy est désormais pleinement concentrée sur la préparation des Jeux olympiques de Paris 2024. Dans un quotidien tourné vers la performance, l’escrimeuse accorde une forte importance à son équilibre personnel. Rencontre.
Les Sportives : Vous avez connu de fortes émotions il y a quelques mois avec votre titre de championne du monde. On parle souvent de vide après de grands accomplissements, pourtant, vous êtes toujours au top de votre forme. Comment vous sentez-vous ?
Marie-Florence Candassamy : Cela n’a pas été mon cas, j’ai pris le temps de profiter avec mes proches, et j’ai repris comme d’habitude, sans casser ma routine. Quand j’ai repris, c’était forcément beaucoup de courbatures, mais c’est souvent comme ça après chaque break.
Beaucoup de média ont évoqué une arrivée sur le tard. Voyez-vous les choses de cette manière ?
Il n’y pas d’âge pour réussir ! Je pense vraiment qu’il faut du temps pour construire les succès. Et ce titre, il est arrivé quand il devait arriver pour moi. Même si c’est vrai que l’escrime devient de plus en plus physique, les escrimeurs finissent leur carrière de plus en plus tard, c’est une discipline moins
traumatisante que l’athlé ou la gym par exemple. Et puis on est maintenant accompagné par des préparateurs physiques.
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Avez-vous réussi à vous remobiliser facilement pour vous mettre dans la course aux Jeux olympiques ?
La course aux Jeux a commencé très tôt pour nous, les championnats du Monde en faisaient déjà partie. C’était donc la suite logique de continuer à travailler, et c’est d’ailleurs encore la course à la qualification. Votre préparation pour les championnats du monde a semblé particulièrement efficace.
Avez-vous revu votre stratégie pour les JO ou suivez-vous la même routine ?
Alors il faut savoir que je suis une fille au feeling. Je n’ai pas forcément de stratégie, je m’adapte vraiment sur la saison selon ce que je ressens. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de plan ou de travail de tous les jours. On a repris le même plan de base, mais on l’aiguise au fur et à mesure.
Comment s’organise votre quotidien ?
Comme beaucoup d’athlètes, très porté sur l’entraînement. Sauf que moi, j’aime vraiment bien profiter de la vie, de mes proches : les petits restos, les cinémas, ces moments avec mes proches, avec mon cocon. C’est bien d’avoir un équilibre et de voir autre chose que l’escrime, ça nourrit mon intuition et ma créativité.
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Votre préparation se déroule-t-elle comme vous l’envisagiez ?
Pour l’instant, oui, ça se passe bien, je fais au mieux, je fais confiance à mon entraîneur. Et aussi à mes partenaires d’entraînement car c’est tout un groupe, avec une dynamique de progression, et tout ça c’est essentiel pour avancer et se préparer au mieux.
L’épée est un sport amateur. Beaucoup d’athlètes ont lancé des cagnottes participatives ou sont encore en train de finaliser leur budget. Comment faites-vous pour vivre et vous consacrer pleinement à la pratique de l’épée ?
Personnellement, j’ai la chance d’en vivre mais je sais que ce n’est pas le cas de tous. L’escrime commence à être de plus en plus reconnu, notamment avec les Jeux de Paris 2024 qui approchent. Grâce à l’aide de mon club et de ma fédération, je peux aujourd’hui me consacrer entièrement sur ma
préparation et tout est mis en place pour que je performe.
Comment trouvez-vous votre équilibre ?
Je trouve mon équilibre en continuant d’avoir des hobbies. Et ça même malgré la fatigue. Même si la récupération est clef, j’ai besoin de profiter de la vie avec mes proches, des choses simples, comme sortir dans mon quartier, aller au restaurant, faire une expo dans un musée, prendre des photos… Des choses simples pour garder en tête que le sport, c’est un bonus. Et rester bien équilibrée.
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Le 29 mars dernier, la Commission consultative de sélections olympiques (CCSO) du CNOSF a validé le ticket de quatre sabreuses. Comment la sélection olympique va-t-elle s’effectuer côté épée ?
La sélection se fera quand les compétitions seront terminées. On en saura alors plus comme les autres armes. C’est à dire vers fin mai, il reste le Grand Prix de Cali en Colombie et la Coupe du Monde de Charjah aux Emirats Arabes Unis. La sélection se fera alors aux meilleures performances, sur toutes les compétitions depuis plus d’un an presque.
Votre dernière sortie sur l’étape de Coupe du monde de Budapest où vous prenez la troisième place semble envoyer des signaux positifs sur votre état de forme. Quel regard portez-vous sur ce résultat à 100 jours des Jeux ?
Je suis contente de cette 3ème place. Mais c’était déjà il y a plus de trois semaines. Je ne regarde pas vraiment en arrière, je me concentre vraiment sur le présent et ça m’aide pour préparer le futur, pour réitérer ce genre de performances bientôt.
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En parlant de prochaines performances… Quelles sont vos prochaines échéances ?
Ce week-end, j’ai une compétition nationale à Colmar et après j’enchaîne avec le Grand Prix de Cali en Colombie et ensuite la Coupe du Monde de Charjah aux Emirats Arabes Unis. Et c’est déjà pas mal !
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