Paris 2024 – Mélina Robert-Michon : « Ça va être très fort en émotion, je ne veux pas que ça me paralyse »
Sydney, Athènes, Pékin, Londres, Rio, Tokyo… et dans quelques mois, Paris 2024. La multi-médaillée, emblème du disque français, Mélina Robert-Michon entame ses ultimes mois de préparation. L’occasion, elle espère, de performer dans ce qui sera surement ses derniers Jeux.
À peine la saison hivernale de lancer de disque terminée, que les prochaines échéances sont annoncées pour Mélina Robert-Michon dans la perspective des Jeux olympiques de Paris 2024. 15 jours en Afrique du sud en décembre, 3 semaines à la Réunion en janvier, 15 jours en février au Bouloris… L’occasion, de pouvoir se tester, après de nombreux stages en guise de préparation : « Ça permet d’optimiser mon temps et de ne me consacrer qu’au lancer, de m’extraire en quelque sorte du quotidien. » Une trame à suivre cette saison, afin, elle l’espère, d’atteindre son pic de performance cet été. « Le bilan est très positif, on est dans le temps, le travail se déroule bien. Ça me démange de voir ce que la préparation a donné en compétition. »
Et elle devrait pouvoir se jauger rapidement. Les interclubs, dimanche 12 mai seront la première étape avant les jeux, l’occasion d’effectuer les derniers réglages. « On a seulement 4 essais, c’est le premier de l’année, donc une compétition un peu test.» S’en suivront alors Montreuil le 16 mai, Montgeron le 19, avant de partir pour la Diamond League à Oslo à la fin du mois. L’attendront le 7 et 8 juin les championnats d’Europe à Rome et championnats de France cet été, avant les tant attendus JO de Paris 2024.
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« Je n’en fais pas plus en vu de Paris»
« Les Jeux olympiques ça se prépare sur 3/4 ans. Ces derniers mois, on fignole et on ajuste.» En dehors des périodes de stages ou de compétitions, le rythme de Mélina est régulier. Huit à dix sessions de lancer par semaine, auxquelles s’ajoutent cinq séances de préparation physique. Le tout, c’est de s’adapter : « Je fais une trentaine d’heures par semaine, mais j’ai compris avec le temps l’importance de l’adaptation. En fonction de ma fatigue ou de ma récupération ça peut évoluer. Je ne cherche plus à trop en faire.»
Dans ces conditions, il est d’autant plus important de miser sur une bonne communication. Son entraîneur, Loïc Fournet, n’est autre que son compagnon. Cette décision prise il y a désormais trois ans semble porter ses fruits. « Notre relation coach/athlète a bien évolué, je n’ai aucun regret car nos bases sont solides, sans que ça empiète sur nos relations. » En cas de pépin, son ancien coach Serge Debie, ayant abaissé sa casquette d’entraîneur, n’hésite pas à donner un petit coup de main : « C’est une épaule solide, il est très bienveillant. Je suis bien entourée pour cette saison. » Et quand elle peut, Mélina partage ses entraînements avec Amanda Ngandu-Ntumba, ou encore Pauline Pousse, une façon pour elles de se challenger : « Elles me poussent à être à mon meilleur niveau, on se tire vers le haut. Il y a une belle relève pour le disque femme français. »
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« Les Jeux c’est mon monde depuis plus de 20 ans »
Six olympiades, une médaille d’argent à Rio, 9 finales mondiales, 22 titres de championne de France…. À l’aube de ses 45 ans, la lanceuse sait encore se réinventer et compte bien profiter de son expérience pour Paris 2024. « Je m’éclate toujours autant, j’aime rivaliser avec le haut-niveau, sentir que je peux toujours battre mes records. On peut dire que je suis une droguée de la performance. » Paris, ses derniers jeux peut-être, sa famille, ses ami⸱ e⸱ s…Pour Mélina, cette année revêt un caractère spécial. « Une année olympique c’est toujours différend. Mais là, c’est x100 ou x1000 parce que c’est Paris . »
L’athlète effectue un véritable travail mental en amont afin de ne pas succomber à cette pression. « Ça va être très fort en émotion, je ne veux pas que ça me paralyse. Je vois une psychologue du sport afin de gérer au mieux le moment venu. » D’autant plus que les derniers jeux, à Tokyo, lui avait laissé un goût amer, en étant disqualifiée dès les premières phases. Une belle occasion donc, de prendre sa revanche devant ses proches. Mélina saura d’ailleurs, le 12 juillet prochain si lui sera allouée, la belle responsabilité de porter le drapeau.
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