Carole Grundisch, coach de l'équipe de France de para tennis de table ©Alexis Zikria/FFH
À la rencontre des sportives

Paris 2024 (para tennis de table) – Carole Grundisch : « Je me sens utile dans ce rôle de coach »

Claire Smagghe
05.09.2024

Coach et analyste vidéo de l’équipe de France de para tennis de table depuis 2018, Carole Grundisch apporte sa longue expérience du haut-niveau aux 21 athlètes tricolores. Celle qui a vécu une expérience douloureuse avec les Jeux olympiques a trouvé sa place dans le paralympisme.

 

Les Sportives : Vous avez eu une carrière de pongiste professionnelle riche de quatre titres de championne de France. Comment avez-vous fait la bascule vers le para tennis de table

Carole Grundisch : C’est avant tout une histoire d’amitié avec Manue (Emmanuel Lennon, ndlr) et Roza (Roza Soposki, ndlr). Elles me parlaient du para tennis du table tout le temps. Après mon tour du monde en 2018, je sentais le besoin d’entrainer. J’ai d’abord essayé de reprendre ma carrière de joueuse parce que la compétition me manquait.

Je voulais repartir sur un autre projet en tant que joueuse, mais j’avais aussi l’idée de transmettre.

J’ai donc passé mon diplôme d’entraineur. Roza m’a proposé de venir sur un stage handisport pour que je puisse voir et puis ça s’est fait comme ça. J’ai arrêté ma carrière de joueuse de manière un peu forcée à cause du Covid. Je me suis dirigée sur l’entrainement. Après le Covid, j’ai intégré plus régulièrement les stages para. A Tokyo, je faisais partie du staff mais j’étais enceinte de 7 mois et j’étais la dernière arrivée. Il fallait faire une sélection. 

En 2016, lors des jeux de Rio, vous aviez obtenu le premier billet olympique de votre carrière. Quelques jours avant le départ, un accident de vélo vous prive de votre rêve. Votre intégration dans le staff de l’équipe de France de para tennis de table compense-t-elle d’une certaine manière votre déception de n’avoir jamais pu participer à des Jeux olympiques ? 

Cela été une vraie interrogation parce que cette blessure avant de partir au Jeux de Rio a été très dure émotionnellement. Je me rappelle qu’à Tokyo, quand ils ont donné la dotation à tout le monde et que moi je ne partais pas, je pensais que c’était cicatrisé mais ça ne l’était pas. Beaucoup d’émotions sont remontées. Et là, à Paris, j’étais curieuse de voir comment j’allais vivre le truc. Ca ne compense pas du tout, je me sens à ma place. Je me sens utile dans ce rôle de coach. Je suis contente de ne pas penser qu’à moi. Il y a une variété incroyable. Il y a 21 athlètes. C’est très stimulant. 

Comment vous servez-vous de votre expérience de joueuse pour accompagner les athlètes handisport désormais ?

C’est très aidant d’avoir déjà été dans l’aire de jeu pour construire ma posture de coach maintenant. Ca me permet de plus facilement comprendre ce que veut le joueur ou pas. Ce qui est le pus dur c’est de switcher sur un autre match. Gagner ou perdu, il faut réussir à faire le vide rapidement. Surtout en handisport parce que les systèmes de jeu sont très différents. En valide, il n’y a pas ce changement complet de tactique. Là c’est vraiment très différent entre un athlète debout ou en fauteuil, par exemple. 

Votre staff est mixte, la parité y est presque parfaite. Quel regard portez vous sur cette mixité, notamment quand on voit des encadrements olympiques majoritairement masculins ?

La mixité, c’est une force de notre équipe. On en est fier. Roza, la manager, a beaucoup réfléchi à cela quand elle a construit son staff. Elle a réfléchi à l’équité de genre et d’âge. On a des profils très différents, on a tous un passé qui se complète très bien. La présence féminine est hyper importante. On a apporte chacun des sensibilités différentes. 

Claire Smagghe
05.09.2024

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