Paris 2024 – Vanina Paoletti : « C’est une chance immense d’être née au bon moment pour pouvoir faire ces Jeux ! »

C’est sans surprise que l’Angevine Vanina Paoletti a appris, ce mercredi 15 mai, sa sélection olympique officielle pour Paris 2024. La kayakiste embarquera ainsi pour ses 2ème Jeux, en épreuve à deux avec sa compère Manon Hostens, et en individuel peut-être.

Les Sportives : La sélection a été annoncée hier et même si les chances que vous n’y figuriez pas étaient faibles, c’est donc officiel, vous embarquez pour les Jeux !

Vanina Paoletti : C’est super, cette sélection pour Paris 2024 est hyper importante ! Mais ce n’est pas un aboutissement en soi, le chemin est encore long.

D’ailleurs, la saison vient à peine de commencer ?

Notre sport est soumis à une contrainte environnementale importante. Avant avril, c’est compliqué de pouvoir s’exprimer pleinement. À l’entraînement par exemple, l’eau est très froide et les bateaux ne se déplacent pas à la même allure.

Ce week-end avait lieu la Coupe du monde en Hongrie, votre première compétition internationale de l’année. Vous y obtenez une 10ème place. Résultat un peu en deçà de ce que vous espériez ?

C’était hyper important en biplace que l’on reprenne nos repères à l’international. On fait une bonne série, pas engagée à 100 %. En demi-finale on ne sort pas notre meilleure course, et on se retrouve dans une poule très élevée avec des filles qui font 1,2 et 6. On termine 4ème de la demi avec le 5ème temps. Donc à la fois un peu déçues car on aurait aimé sortir une meilleure course et c’est à la fois le jeu de notre sport. Ça nous donne des axes de travail pour les prochaines échéances, notamment pour le championnat d’Europe qui arrive, du 14 au 16 juin en Hongrie, à Szeged.

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Le kayak à la particularité de pouvoir se pratiquer à 4, à 2 ou seul. Vous êtes qualifiée pour les JO en K2 avec Manon Hostens. Comment se crée un duo ?

Je connais Manon depuis longtemps car on est issues toutes les deux d’une autre discipline que le sprint, qui est la descente de rivière. On s’est détachées au niveau national, les entraîneurs nous ont repérées et ont créé ce duo. On a mis un peu de temps au début à trouver nos marques mais ça fonctionne maintenant ! Le moindre mouvement de notre coéquipière dans le bateau est ressenti donc il y a un énorme travail sur l’eau et un énorme travail psychologique à faire. La préparation mentale est indispensable pour se connaître par cœur.

Vous pourrez, en plus de l’épreuve en duo, concourir seule aux JO en K1 ?

Le CIO et la fédération internationale de kayak octroient les accréditations à deux participantes par pays. On peut ensuite faire le choix de s’aligner sur toutes les distances. Étant donné qu’on est les deux seules françaises à avoir eu la sélection olympique, on peut concourir en K1. Ça va être un choix stratégique parce que les courses s’enchaînent et il faut être capable de tout encaisser. Aux Jeux, il y a série, quart, demi-finale, ça ferait huit courses en comptant le monoplace. Une course c’est l’équivalent d’un 800m en athlétisme, il faut s’imaginer en faire huit dans la même semaine, c’est énorme ! On va prendre le temps d’en discuter avec le staff dans les prochaines semaines.

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Qu’est ce qui différencie une course individuelle d’une course collective ?

En terme de temps d’effort c’est vraiment différent ! En monoplace, on est autour de 1 minute 50, en biplace 1 minute 40, et en 4 places c’est encore plus rapide. Après il y a toute la dimension collective de connaître le plan de course, réussir à communiquer dans le bateau. Les relances doivent être exactement au même moment, c’est millimétré. C’est aussi jouer sur les points forts de chacune, Manon a un gros train, et moi j’ai plutôt un gros start et un gros finish. Mais j’adore les deux !

Vous avez acquis votre qualification pour les Jeux l’année passée lors des Mondiaux, en Allemagne. C’est donc votre deuxième participation olympique après Tokyo en 2021. Est-ce que Paris 2024 ça a une saveur particulière ?

C’est une chance immense ! Tout d’abord d’être née au bon moment dans le siècle pour pouvoir faire ces jeux. Et car l’engouement est immense, via les médias, les partenaires, les personnes qui nous suivent… Et puis nos familles et amis seront là, ça me rassure énormément.

Le 28 mai, vous allez avoir l’occasion de porter la flamme olympique lors de son passage dans le Maine-et-Loire, qu’est ce que ça vous procure ?

C’est un avant-goût des Jeux et surtout un lien avec nos territoires super important. Je suis très accompagnée au quotidien par Angers et le département du Maine et Loire, donc c’est un dernier moment d’échange avec eux et ça fait monter la ferveur des Jeux ! Avoir été choisie pour porter la flamme c’est un honneur. D’autant plus que je serai avec Nicolas Touzaint notamment, qui est un multi médaillé en concours complet d’équitation. J’en ai pratiqué beaucoup quand j’étais petite donc je suis assez flattée de me retrouver à ses côtés.

Crédit photo : Romain Bruneau