Les jeunes journalistes du programme Pas de Jeux sans Elles. Crédit Marie Lopez-Vivanco/FDJ
À la rencontre des sportives

« Pas de Jeux sans Elles » met les femmes journalistes de sport à l’honneur pour Paris 2024

Claire Smagghe
31.07.2024

Pour plus de parité dans les rangs des journalistes lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, l’association Femmes Journalistes de Sport a formé 80 femmes grâce au programme « Pas de Jeux sans Elles ». Une opération soutenue par FDJ dans le cadre de l’appel à projets Impact 2024.

Elles veulent faire bouger les lignes des médias sportifs. En se regroupant en collectif, les 255 adhérentes de l’association Femmes Journalistes de Sport veulent faire entendre leur voix et en finir avec le sexisme que subissent leurs consœurs dans la profession. Parce que les femmes ne représentent, d’après une étude menée par l’association, que 15% des journalistes dans les médias francophones, les membres ont lancé « Pas de Jeux de sans Elles » en 2022. Un accompagnement d’un an afin de les encourager à prendre le micro ou la plume en vue des Jeux de Paris 2024. « On a créé ce programme pour permettre de former les filles au journalisme sportif et surtout leur donner envie d’en faire. On ne se substitue pas à une école », précise Muriel Pichon, la coordinatrice du projet. Comment couvrir un match ? Présenter un match et suivre une conférence de presse ? Ou encore, une incitation à s’engager dans le commentaire sportif sont autant de cours proposés à ces journalistes sportives en devenir.

 

Un programme dense

Une dizaine de cours théoriques en visioconférence et des mises en situation sont proposés grâce aux partenariats noués avec les fédérations françaises de rugby, de foot, de basket, ou encore les clubs de handball de Saint-Maur, la FSGT et l’OGC Nice. Sur le terrain, parmi une large majorité d’hommes, elles écrivent parfois leurs premiers comptes-rendus de match. «

Ces néo-journalistes écrivent pour certaines leur premier compte-rendu de match à la Stella Saint-Maur. ©Marie Lopez-Vivanco/FDJ

Ces jeunes journalistes écrivent pour certaines leur premier compte-rendu de match lors d’un match à la Stella Saint-Maur. ©Marie Lopez-Vivanco/FDJ

Il y a beaucoup d’école de journalisme qui considèrent que le sport n’est pas aussi prestigieux que l’économie ou l’international », regrette celle qui est cheffe d’édition chez Eurosport. « Et certaines filles se mettent elles-mêmes des barrières en pensant que le sport, ce n’est pas fait pour elles alors qu’elles adorent ça. Il s’agit surtout de leur donner confiance en elles. » La première édition, débutée en 2022, a accueilli 40 intéressées. Un succès qui a ouvert les portes à une deuxième promotion du même nombre en 2023. « Parmi les 80 participantes, il y a beaucoup d’étudiantes qui sont déjà en formation de journalisme. Mais l’offre de candidature a aussi été publiée sur les réseaux sociaux. Cela a attiré d’autres femmes, plus âgées, en reconversion professionnelle. On a eu une prof de collège l’année dernière qui travaille désormais avec moi. Une autre était vétérinaire. Il y a plein de profils différents finalement. »

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Paris 2024 comme perspective

Et puisque le programme porte bien son nom, l’accent a été mis sur l’olympiade parisienne. La thématique sur laquelle toutes les rédactions sportives investissent. « L’idée, c’est qu’à la fin de la formation, on les aide à trouver du travail. Elles peuvent s’appuyer sur le réseau de l’association et son carnet, le groupe WhatsApp où sont relayées les offres de piges, etc. » Pour les aider à décrocher leur première pige, les 80 néo-professionnelles bénéficient chacune de deux accréditations journalières pour le Club France. Avec elles, la possibilité d’accéder aux conférences de presse et aux athlètes médaillés. Une opportunité rêvée pour débuter dans la profession. Leur médaille d’or à elles.

Crédit photo : Marie Lopez-Vivanco/FDJ

Claire Smagghe
31.07.2024

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