Si les récents évènements de sport au féminin, notamment la Coupe du Monde de football, ont permis de mettre en exergue la tendance à une meilleure visibilité des sportives de haut-niveau, la féminisation des instances fédérales n’en reste pas moins en peine. L’accès aux postes à responsabilité est une problématique latente et cristallisée. Avec seulement 11 femmes présidentes de fédérations sportives dont une seule dirigeante d’un sport olympique, le mouvement sportif français reste dominé en grande majorité par les hommes. Découvrez les portraits de ces 11 femmes présidentes qui militent au quotidien pour la parité dans le sport.
Aujourd’hui nous rencontrons Véronique Moreira, présidente de l’Union Sportive de l’Enseignement Premier Degrès (USEP).
-
Pourriez-vous revenir quelques instants sur votre parcours?
Que ce soit en tant qu’enseignante, conseillère pédagogique ou inspectrice de l’éducation nationale, j’ai toujours entretenu un engagement militant au sein de l’USEP. Convaincue que le sport est un fondamental pour aider à faire grandir les enfants, proposer des activités USEP, former les enseignants à le faire ont été mes motivations. Formatrice nationale à l’USEP depuis 1997, adjointe à la direction nationale USEP de 2002 à 2008, j’ai assuré la gestion opérationnelle des événements nationaux. Après un break du à ma prise de fonction en tant qu’IEN, je suis revenue à l’USEP en proposant ma candidature au comité directeur nationale de l’USEP. J’ai été vice présidente en charge de la formation pendant 4 ans puis à la mandature suivante j’ai été élue présidente nationale.
-
Avez-vous toujours eu un parcours de femme engagée et à responsabilités ?
Très jeune j’étais impliquée dans la vie associative sportive d’abord dans un club de natation puis dans un club de basket dans lequel j’ai pris la responsabilité du secrétariat, j’avais 16 ans. Mon engagement s’est exprimé sous différentes formes : joueuse dans une équipe, entraineur d’équipes de jeunes, dirigeante du club en tant que vice-présidente. Et comme d’une certaine façon l’engagement entraîne l’engagement, je me suis impliquée dans la gestion de ma ville ce qui m’a valu d’être élue municipale, puis vice-présidente de la communauté de communes en charge du contrat de ville. Je passe rapidement sur l’engagement syndical car ensuite c’est le temps qui manque.
-
Quelles sont les actions marquantes de ces derniers mois en temps que présidente ?
L’USEP a fêté ses 80 ans et pour l’occasion nous avons organisé un congrès national des enfants de l’USEP à Paris au CNOSF pendant 2 jours. Ce fut un événement formidable au cours duquel les enfants et les parents ont donné leur avis sur le sport scolaire, ont posé des questions à des personnalités des ministères et de Paris 2024, ont découvert Paris. Ainsi, à partir des propositions des enfants, nous sommes en train de rédiger un manifeste du sport scolaire. Et pour bien prendre en compte leurs revendications, en octobre, nous allons organiser une table ronde avec les acteurs concernés par la mise en œuvre des propositions.
-
Une étude est sortie récemment sur les adolescents en surpoids. Ce phénomène touche principalement les filles à l’âge du collège. L’enjeu de l’éducation physique sportive et par conséquence de l’Education Nationale est primordiale. Quel est le positionnement de l’USEP sur la question?
Nous constatons un décrochage des adolescents pour le sport notamment au niveau de la 4ème et de la 3ème. L’USEP intervient bien en amont mais joue un rôle primordial pour éviter ce décrochage. En proposant aux écoliers de pratiquer des activités physiques et sportives qui favorisent la mixité, l’accessibilité de tous, l’absence de modèle compétitif excluant, c’est la notion de plaisir qui est valorisée. Ensuite nous faisons l’hypothèse que tout enfant qui a vécu une expérience positive de la pratique sportive dès le plus jeune âge aura envie de poursuivre une activité physique par la suite.
-
Quels seront les priorités de l’USEP cette année?
Parce que l’USEP s’inscrit déjà dans la dynamique des Jeux olympiques et paralympiques la priorité cette année est de créer un événement sportif de type usépiades qui mobiliserait chaque année de plus en plus d’enfants afin que le plus grand nombre d’écoles du territoire se sentent impliquées dans cette grande fête populaire olympique.
Et comme le congrès des enfants nous a montré à quel point les enfants sont soucieux du devenir de leur planète, nous poursuivons l’engagement de nos associations USEP dans une démarche de pratiques écoresponsables et d’éducation à l’environnement au travers d’un outil pédagogique destiné aux enseignants.
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ?
Proposez une correction à notre rédaction.
Vous avez aimé cet article ?
Retrouvez tous nos articles de fond dans le magazine
S’abonner au magazine