À la rencontre des sportives

Portrait [3/11] : Brigitte Linder, présidente de la FNSMR

Claire Smagghe
11.11.2019

Si les récents évènements de sport au féminin, notamment la Coupe du Monde de football, ont permis de mettre en exergue la tendance à une meilleure visibilité des sportives de haut-niveau, la féminisation des instances fédérales n’en reste pas moins délaissée. L’accès aux postes à responsabilité reste une problématique latente et cristallisée. Avec seulement 11 femmes présidentes de fédération sportives dont une seule dirigeant d’un sport olympique, le mouvement sportif reste dominé en grande majorité par les hommes. Découvrez les portraits de ces 11 femmes qui militent au quotidien pour la parité dans le sport. 

Aujourd’hui nous rencontrons Brigitte Linder, présidente de la Fédération Nationale du Sport en Milieu Rural (FNSMR). 

 

  • Pourriez-vous retracer depuis combien de temps vous êtes présidente ?

Je suis présidente de la FNSMR depuis 2008 et présidente du Comité olympique et sportif de la haute Garonne depuis 2017. 

  • Avez-vous toujours eu un parcours de femme engagée et à responsabilités ?

Etant d’un tempérament curieux et aimant les challenges, j’ai toujours, autant dans ma vie professionnelle qu’associative, accepté des responsabilités que l’on a bien voulu me confier avec toujours en tête que je ne devais pas décevoir et que mon investissement devait être productif. Mon ambition a toujours été et est toujours de ne pas négliger l’humain et le travail partagé pour une réussite collective. Tout cela fait qu’aujourd’hui, encore, l’engagement et la prise de responsabilités ne me font pas peur !

  • Quelles sont les actions marquantes de ces dernières années/mois en temps que présidente de votre fédération ?

Les actions marquantes de ces dernières années ont été ;

la mise en place au niveau fédérale d’une gouvernance partagée avec les élu(e)s fédéraux et les salariés impliquant beaucoup de motivation de partage au sein de nos comités directeurs avec de bons retours vers le terrain.

Un travail relationnel et d’accompagnement basé sur la réactivité de la fédération vers les structures adhérentes a été travaillé et est un de nos atouts aujourd’hui.

L’accueil, le développement, la promotion de nouvelles activités en parfait accord avec le milieu rural ; disc-golf, coupe de bois sportive, gateball…  depuis quelques années dans le cadre de la promotion des jeux traditionnels nous avons donné et nous donnons toute la place au Tire à la corde qui était une discipline olympique oubliée.

  • Que pensez-vous de la structuration actuelle du sport français?

Le sport Francais avait besoin d’évoluer dans son fonctionnement qui n’était plus adapté à la demande actuelle de la population. Cependant l’évolution actuelle avec la création de l’agence et l’organisation territoriale sont encore très floue et porteuse d’inquiétudes sur le terrain (je peux en parler en connaissance de cause étant élue sportive de territoire). Le terrain représenté par :les clubs , les CD, les CR,…( 3,5 millions de bénévoles ) ont besoin de recevoir un message clair de reconnaissance et d’accompagnement dans la mission de service public qu’ils accomplissent auprès des 307 500 associations sportives et 17 millions de licenciés en France.

  • Que vous inspire cette phrase « Là où tant d’hommes ont échoué, une femme peut réussir. »? 

Cela me semble bien prétentieux et excessif ! Chaque être humai , ce n’est pas une question de sexe : homme ou femme à la possibilité de réussir si on lui en donne et s’il s’en donne les moyens avec bien sûr une petite dose, ajoutée, de facteur chance ! La différence est que dans notre société économique, politique… un homme a naturellement sa place alors qu’une femme doit faire sa place. 

Claire Smagghe
11.11.2019

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