Si les récents évènements de sport au féminin, notamment la Coupe du Monde de football, ont permis de mettre en exergue la tendance à une meilleure visibilité des sportives de haut-niveau, la féminisation des instances fédérales n’en reste pas moins délaissée. L’accès aux postes à responsabilité reste une problématique latente et cristallisée. Avec seulement 11 femmes présidentes de fédération sportives dont une seule dirigeant d’un sport olympique, le mouvement sportif reste dominé en grande majorité par les hommes. Découvrez les portraits de ces 11 femmes qui militent au quotidien pour la parité dans le sport.
Aujourd’hui nous rencontrons Martine Cano, présidente de la Fédération Française de Cyclotourisme.
Pourriez-vous retracer depuis combien de temps vous êtes présidente ?
J’ai été élue en décembre 2016.
Avez-vous toujours eu un parcours de femme engagée et à responsabilités ?
J’ai souvent eu des responsabilités dans le monde professionnel (directrice de département à l’université, directrice adjointe d’une UFR.), présidente de jury, etc. Dans le monde associatif, j’ai toujours eu des responsabilités que ce soit dans mon club, ou plus tard à différents niveaux : départemental, régional puis national.
La prise de conscience environnementale est un facteur qui renforce le désir de faire du vélo
Quelles sont les actions marquantes de ces dernières années/mois en tant que présidente de votre fédération ?
Nous avons changé d’identité visuelle d’une part et d’autre part mis en chantier une intensification de la communication numérique. Nous souhaitons d’ailleurs aller plus loin dans ce domaine.
Nous avons également, à la demande du ministère, initié comme les autres fédérations, un nouveau mode de répartition des aides attribuées au mouvement sportif ; comme les autres fédérations, nous déplorons d’ailleurs fortement leur baisse.
6 Français sur 10 pratiquent le vélo, dont 45 % en vacances, selon l’Observatoire du tourisme à vélo. Comment expliquez-vous cette tendance à pratiquer toujours plus de vélo ?
La population exprime un besoin de bien-être, souhaite prendre soin de sa santé, lutter contre la sédentarité. Le vélo exprime tout cela et procure un grand sentiment de liberté. Il n’est donc pas surprenant que de plus en plus de citoyens pratiquent le vélo pour se détendre, échapper au stress, voir le monde différemment.
Pensez-vous qu’avec la prise de conscience environnementale la tendance sera croissante sur la pratique à vélo ?
Bien entendu, la prise de conscience environnementale est un facteur qui renforce le désir de faire du vélo : c’est un moyen de déplacement écologique et bon marché. On peut à la fois économiser le carburant, dépenser des calories, jeter un autre regard sur le monde qui nous entoure. Le seul frein est l’insécurité routière. Notre pays manque aussi encore d’infrastructures, non seulement des voies de circulation sécurisées pour les vélos mais aussi des parkings adaptés pour ceux qui vont au travail, veulent faire leurs courses… Depuis quelques années, on note de réels progrès mais le retard est tel par rapport aux pays voisins qu’il reste encore beaucoup à faire.
La Fédération française de cyclotourisme a lancé une nouvelle identité visuelle en 2018 : FFVélo. 1 an après quel est le bilan ? ce changement traduit-il une modernisation de la pratique du vélo ?
Cette identité visuelle évoque la roue, le mouvement continu. Et le mot vélo est fédérateur des différentes pratiques qui sont les nôtres, hormis la compétition. Mais de la pratique quotidienne, utilitaire au loisir, qu’il soit occasionnel ou régulier, nous sommes tous des utilisateurs de vélo. Nous avons pu stabiliser nos effectifs et nous espérons que nous serons nombreux à partager ce qui devient vite une passion.
Propos recueillis par Claire Smagghe et Aurélie Bresson
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