Rugby – Gaëlle Hermet : « On aurait aimé finir sur une meilleure note mais maintenant il faut se remobiliser pour le Mondial »
Gaëlle Hermet a enfilé pour la cinquième fois le brassard de capitaine sur un tournoi des VI Nations. La joueuse de rugby du Stade Toulousain revient sur cette édition et sur les erreurs à corriger avant le prochain objectif du XV de France : le Mondial en octobre. Entretien.
Les Sportives : Quel bilan dressez-vous, avec le recul, de ce tournoi des VI Nations ?
Gaëlle Hermet : On aurait espéré finir sur une meilleure note avec ce dernier match qui se jouait à domicile. L’équipe a su s’offrir cette finale à la maison, mais elle est perdue derrière. Tout le monde attendait un résultat un peu meilleur, mais il faut savoir rebondir et se remobiliser pour le Mondial. C’est notre prochain objectif et il est tout aussi important. Il arrive dans quatre mois, ça va aller très vite. Il nous reste encore beaucoup de choses à travailler.
Concernant le match contre l’Angleterre, vous sembliez bien entrées dans le match. Qu’est-ce qui vous a manqué pour continuer à mettre la pression sur les Anglaises ?
Ces matchs se jouent beaucoup sur des détails. En conquête, on est moins performantes. Les pertes de balles nous empêchent d’être efficaces à l’approche de la ligne d’en-but. L’Angleterre a contrarié notre plan de jeu. Ces erreurs nous ont perturbé pendant toute la compétition, mais encore plus sur le dernier match. Les Anglaises ont inscrit trois essais, trois sur ballons portés. Elles sont d’une efficacité redoutable sur ces phases de jeu. Elles ont un plan de jeu fondé sur ce pragmatisme et elles l’exécutent très bien. Contre des adversaires comme elles, la précision n’est pas une option. On ne peut pas seulement être à 100 %, on se doit d’être à 200 %.
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Laure Sansus a été élue meilleure joueuse du tournoi. Elle est la première Française à recevoir ce titre. Est-ce que ce titre récompense également le travail collectif du XV de France ?
Elle l’a très bien dit, elle n’aurait pas obtenu ce titre sans un collectif aussi solide que le nôtre. Au-delà de la dimension collective, je suis vraiment très heureuse qu’elle ait obtenu cette récompense. Elle la mérite amplement. Je la connais à titre personnel et en tant que joueuse, elle a beaucoup donné et s’est beaucoup investie pour le projet. Je suis vraiment très fière. C’est un aboutissement pour elle mais aussi pour toute l’équipe.
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Cette compétition était l’occasion d’affronter des adversaires que vous retrouverez au mois d’octobre en Nouvelle-Zélande. A-t-elle constitué une bonne préparation ?
Ce tournoi nous a permis de jouer cinq matchs contre des équipes au jeu totalement différent. Nous avons pu élaborer des stratégies adaptées aux facilités et aux difficultés de nos adversaires. Maintenant, nous allons pouvoir les peaufiner jusqu’à la coupe du monde. Ce VI Nations nous a aussi permis de faire le point sur notre plan de jeu. Nous avons vu nos points forts et les domaines dans lesquels nous pouvons encore progresser. Maintenant, il nous reste quatre mois pour travailler et arriver à notre meilleur niveau pour le Mondial.
Comment va se dérouler votre préparation ?
Presque toutes les filles jouent des phases finales en clubs jusqu’au mois de juin. Après cela, les rassemblements permettront de résoudre les problèmes collectifs et la préparation physique individuelle nous permettra d’être prêtes physiquement, techniquement et mentalement pour notre prochain objectif.
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Pendant ce tournoi, le XV de France a souvent montré deux visages sur un même match. Sur quoi devez-vous travailler pour résoudre ce problème ?
Nous devons nous focaliser sur notre jeu et uniquement sur ça. On connait nos adversaires et on a mis en place les stratégies. Maintenant, nous devons gagner en précision et en efficacité dans la zone de marque. Pendant ce tournoi, on a commis beaucoup de fautes de main et on a perdu beaucoup de ballons. On doit travailler pour concrétiser plus de ballons dans nos temps forts offensifs. C’est un vrai travail collectif à faire sur les quatre prochains mois.
La Fédération française a annoncé un renouvellement du staff, avec notamment l’arrivée de Gaëlle Mignot. Comment peut-elle vous aider à résoudre ces problèmes ?
Gaëlle est une ancienne joueuse du XV de France. Elle a participé à beaucoup de grandes compétitions dans sa carrière. Elle sait comment se préparer à l’approche d’une grande échéance. Son recul de joueuse pourra nous apporter ce qui nous manque. Son expérience nous aidera beaucoup, sachant que 90 % de l’effectif n’a jamais connu de coupe du monde.
Vous savez déjà que vous retrouverez l’Angleterre en phase de poule en Nouvelle-Zélande. C’est une revanche qui est déjà programmée après cette finale perdue ?
Forcément. Chaque évènement, chaque match est différent. On sait ce qui s’est passé auparavant, maintenant il faut se projeter vers nos prochains objectifs et être en mesure de les atteindre. C’est vrai, il y aura l’Angleterre mais aussi les deux autres matchs de poule, Afrique du Sud et Fidji, qui auront une grande importance également. C’est un adversaire que l’on connait bien, contre qui l’on joue régulièrement. On sait comment préparer ce match.
Crédit photo : France Rugby/Julien Poupart
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