Sarah-Léonie Cysique en route vers le pays du judo
« Je me construis au fur et à mesure et dès que les Jeux ont été envisageables ils sont devenus mon premier objectif »
La judokate Sarah-Léonie Cysique, officiellement sélectionnée pour défendre les couleurs françaises lors des prochains Jeux olympiques à Tokyo en juillet, participera à tout juste 23 ans à sa première olympiade en catégorie moins de 57 kilos. Elle compte bien défendre crânement ses chances.
Sarah-Léonie Cysique n’a que quatre ans lorsqu’elle commence le judo, dans une petite commune de l’Aisne, La Ferté-Milon. La native de Sarcelles (région parisienne) continue sa pratique sportive à Château-Thierry jusqu’à l’âge de quinze ans puis au pôle espoirs de Reims, au pôle France à Strasbourg et enfin à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP) à partir de septembre 2017. La championne enchaîne les titres dès l’année suivante en étant sacrée championne d’Europe junior et championne de France sénior. Elle est également vice-championne du monde junior la même année puis en 2019 vice-championne du monde par équipe et 5ème aux championnats du monde en individuel.
Le rêve olympique
Un palmarès impressionnant pour son jeune âge qui lui ouvre les portes des Jeux dès cette année. « Quand j’étais petite je ne me disais pas forcément que je voulais être championne olympique, raconte la judokate. À l’époque je voulais être championne de France. Mais maintenant que je le suis, le rêve olympique est bel et bien là. Je me construis au fur et à mesure et dès que les Jeux ont été envisageables ils sont devenus mon premier objectif. » Depuis le 6 avril et l’annonce de la sélection féminine par le directeur des équipes de France de judo et ancien champion du monde Larbi Benboudaoud, les jeux sont faits et le pays du soleil levant, berceau du judo, attend Sarah-Léonie Cysique fin juillet. Alors qu’elle viendra juste de fêter des 23 ans. « Je vais continuer de donner le meilleur de moi-même afin d’aller chercher cette médaille d’or qui me fait tant rêver ! » a-t-elle écrit sur Facebook juste après l’annonce.
« Cyso la découpe »
Surnommée par ses camarades de l’Insep « Cyso la découpe », Sarah-Léonie Cysique décrit son judo comme assez complet. La variété des techniques ne sera pas de trop pour envoyer au tapis Japonaises et Canadiennes, deux nations fortes dans sa catégorie. Sa prise préférée, l’Ō-soto-gari – une technique de projection consistant à déséquilibrer l’adversaire vers l’arrière puis à le faire tomber en lui fauchant une jambe –, pourra aussi s’avérer une arme redoutable contre ses adversaires.
Le ferroviaire, de père en fille
Titulaire d’un bac scientifique, la judokate ceinture noire à quinze ans et deuxième dan depuis environ un an a préféré en 2019 intégrer le dispositif Athlètes SNCF plutôt que de continuer sur sa première lancée en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). Le ferroviaire est un domaine qui ne lui est pas étranger puisque son père travaille à la SNCF depuis 2012. « Pour le moment je suis agent d’escale commerciale au sein d’une équipe volante », explique la championne. « Le changement de gare quotidien, voire au sein d’une même journée, apporte de la diversité dans mon métier et cela me plaît beaucoup. Plus tard ? J’aimerais évoluer vers la brigade cynophile. » Un projet qui semble plus réaliste en fin de carrière sportive, tant le temps de présence entre le chien et son maître est important. En attendant, « Cyso la découpe » assouvit sa passion pour les animaux en élevant un Staffordshire Bull Terrier. Et se prépare pour les prochains championnats du monde qui se tiendront à Budapest en juin, avant bien sûr de s’envoler pour Tokyo et d’y montrer les crocs.
Propos recueillis par Benoit Pelegrin.
Cet article s’inscrit dans le cadre d’un cycle de sept portraits de championnes membres du dispositif SNCF, qui permet à une trentaine d’athlètes de mener de front leur carrière sportive et professionnelle au sein du groupe ferroviaire français. L’opération se fait en collaboration avec Analog Sport, qui se présente comme la première association d’éducation et d’insertion à travers la photographie argentique et le sport. La semaine prochaine, Orlann Ombissa-Dzangue
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