À seulement 19 ans, la plus jeune recrue de la FDJ Sport Factory Tess Ledeux accumule les médailles en ski freestyle. L’athlète se confie sur l’aspect mental de sa discipline, où la crainte d’une chute est constante. Tout comme la recherche de sensations fortes.
« La peur est omniprésente dans notre sport, confie Tess Ledeux. C’est elle qui va nous contenir, nous éviter de faire n’importe quoi. Avant un saut, on est envahi par le stress. Mais il ne faut pas que la peur prenne le dessus, qu’elle nous paralyse. En ce qui me concerne, je suis suivie par une préparatrice mentale. Le ski freestyle, c’est à 80 % dans la tête. »
La native de La Plagne (Savoie) parle en connaissance de cause. À tout juste 19 ans, Tess Ledeux est une championne de slopestyle, c’est-à-dire de descente acrobatique sur une piste enneigée. Sur ses skis, elle réalise des sauts à plus de huit mètres de hauteur, longs d’une vingtaine de mètres. Pendant quasiment deux secondes, Tess Ledeux est suspendue dans les airs et vole en réalisant des figures. Depuis 2017, la sportive a été titrée à deux reprises aux championnats du monde et a également remporté deux médailles d’or sur le prestigieux circuit privé des X-Games. La jeune femme est ultra-douée et vise désormais le Graal olympique.
J’ai fait deux ans de ski alpin et j’étais insupportable. À neuf ans, j’ai fini par intégrer le groupe de ski freestyle
Pas de place pour l’improvisation
« C’est l’adrénaline qui nous pousse à faire ça, juge-t-elle. Ça devient comme une drogue. » Il n’est cependant jamais question d’improviser. « Pour apprendre un saut, on passe par de nombreuses étapes. On s’entraîne sur le trampoline pendant l’été. On s’exerce aussi sur un nouveau module appelé airbag (NDLR un immense sac gonflé d’air). Le risque zéro n’existe pas, mais on veut réduire les risques. »
Les corps des sportif·ve·s doivent être parés à toute épreuve. « On fait énormément de musculation, partage l’athlète d’1 m 58. De mai à septembre, on est tous les jours en préparation physique. C’est très complet. On doit être très fort·e·s musculairement pour supporter les chocs mais aussi garder de l’explosivité. On doit tenir toute la saison et on subit en permanence les décalages horaires d’une compétition à une autre. Donc on enchaîne le vélo, la course… »
« Insupportable en cours de ski alpin »
Cette passion pour les sensations fortes et les prises de risque anime depuis toujours la Savoyarde. « Comme j’ai grandi à la montagne, j’ai appris à skier et à marcher en même temps. Ma mamie adore le ski et a voulu transmettre cela à ses neufs petits-enfants. Gamine, pendant les cours, je ne suivais pas les règles des moniteurs, je n’arrivais pas à faire des virages. Je cherchais toujours la bosse à coté de la piste. J’ai fait deux ans de ski alpin et j’étais insupportable. À neuf ans, j’ai fini par intégrer le groupe de ski freestyle » se rappelle-t-elle en rigolant.
Selon Tess Ledeux, la discipline a considérablement évolué ces dernières années pour les féminines. « Il y a eu un mouvement de jeunes de ma génération qui sont arrivées toutes d’un coup et se sont retrouvées dans le top mondial, explique celle qui poursuit des études de commerce. Désormais, on a plutôt entre 15 et 25 ans et il y a de moins en moins de place pour les trentenaires en compétition. Auparavant, les sports extrêmes étaient moins pratiqués par les filles, mais la différence entre les hommes et les femmes s’est atténuée. Le niveau augmente sans cesse. »
Propos recueillis par Mejdaline Mhiri
Dans le cadre de son programme d’actions Sport Pour Elles, FDJ soutient et encourage les championnes, et agit pour donner envie à toutes les femmes de pratiquer une activité sportiveet faire évoluer les mentalités. Et cela passe aussi par les encadrants.
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