Un championnat du monde qui se déroule ces jours-ci en France. Les meilleures joueuses de la planète alignées en équipe. Quatre mille spectateurs attendus. Les Sportives Magazine a passé une journée au cœur de la compétition.
Le ton est donné dès l’entrée au Palais des sports Robert Charpentier, à Issy-les-Moulineaux. Une immense cage en verre trône au milieu de la salle, évoquant un ring de boxe. Ce cours de squash inédit bâti pour l’occasion est entièrement vitré et permet aux spectateurs de voir les matchs à 360° dans quatre tribunes disposées tout autour.
La mise en scène est impressionnante, l’effet show est total. Les jeux de lumières sont dignes d’un concert de rock, des spots bleus, rouges, verts balayent la salle. Les spectateurs sont plongés dans le noir pendant les temps de jeu, seul « l’aquarium » est dans la lumière. Les décibels sont poussés à fond lors des quelques pauses, le DJ – il y en a un – passe le RNB américain à la mode. Un speaker a même été engagé pour assurer l’animation et chauffer le public.
La salle est presque pleine, beaucoup d’enfants, mercredi oblige, venus acclamer les championnes. Un soutien précieux de voix fluettes : « Allez Camille Serme tu es la plus forte ! » scande une petite fille, une autre indignée retient difficilement ses « Purées… ». Ils ne semblent pas tous familiers des règles, on se les explique à voix feutrée dans les tribunes.
La cage de verre
Le rythme est soutenu, le bruit de la balle sur les panneaux vitrés claque à intervalles réguliers. Même les pauses sont rapides, les joueuses ont à peine 90 secondes pour souffler entre deux jeux. Impossible de s’ennuyer devant un match de squash. Impossible aussi de ne pas applaudir la facilité avec laquelle les joueuses se déplacent sur le cours. Alternant balle courtes, balles longues, balles rasantes, elles construisent leurs points pas à pas. En véritables stratèges elles poussent leur adversaire à la faute. L’intelligence du déplacement est primordiale, l’anticipation de la trajectoire de la balle est tout un art. Il n’est pas tout de voir où la balle part, mais de surtout savoir à quel endroit elle va arriver. Après un, deux, trois rebonds ou volleyé, ensuite choisir la meilleure stratégie raquette en main. Malheur à celle qui perdra sa concentration, sa lucidité.
L’équipe de France, emmenée par la numéro 5 mondiale Camille Serme, joue son dernier match de poule contre la redoutable équipe de Honk Kong. Les françaises sont tête de série numéro 5, une place seulement derrière les chinoises. La manche se joue en deux points gagnants. La française Coline Aumard perd la première manche. La deuxième joueuse Camille Serme, raquette rose, serre-tête rose, baskets roses, fait son entrée sous les hourras du public. Tenace, coriace, elle croque son adversaire du jour, Anne Au, laissant une Laura Pomportes appliquée finir le travail et apporter le point victorieux.
Place aujourd’hui aux quarts de finale, l’équipe de France affronte l’Australie à 19h30.
Benoit Pelegrin
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