Valérie Garnier découvre le basket masculin à Tours : objectif maintien
Valérie Garnier a quitté sa maison du Var pour venir s’installer à Tours en décembre dernier. L’ancienne entraîneure de l’équipe de France et du Bourges Basket, entre autres, est venue au chevet des garçons du Tours Métropole Basket. Mal classé en Nationale 1, le club compte sur elle pour redresser la barre. Un beau défi, pour une grande première : ce sont ses débuts dans le basket masculin. Rencontre…
Les Sportives : Valérie Garnier parmi les hommes, c’est une grande première ?
Valérie Garnier : Une grande première, une sortie de zone de confort, mais surtout un challenge passionnant de passer des filles aux garçons. C’est quelque chose qui a muri et qui a fait son chemin au fil des années. Je me suis toujours tout autorisé et j’ai tendance à laisser venir les opportunités plutôt que de programmer les choses. J’ai fait savoir à mon agent il y a quelques mois que j’étais intéressée par une aventure dans le basket masculin.
Tours, c’est un choix, une opportunité ?
C’était une opportunité, je connaissais aussi le club, très structuré et prêt à accéder au niveau supérieur. C’est son ambition d’ailleurs et c’est ce qui m’a décidé à entrer dans l’aventure. Le club est descendu de Pro B, il a pour pour objectif d’y revenir, même si maintenant la donne est un peu différente vu le classement. Quoi qu’il en soit, à court ou moyen terme, l’ambition c’est de monter de niveau, c’est ce qui me passionne.
« Je découvre une nouvelle façon de manager »
Arriver en cours de saison, dans une période difficile, rend-il la mission plus délicate ?
Oui, mais ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, j’ai déjà connu ce scénario. Je savais, j’ai accepté. J’ai des joueurs avec moi qui ont envie de relever le défi du maintien, et plus si affinités. On travaille ensemble, on apprend à se connaître, on essaie de progresser et on prend match après match.
Y a-t-il une grande différence entre le basket masculin et féminin ?
La principale différence entre les deux, c’est l’intensité de jeu. Chez les garçons ça va plus vite, c’est plus intense, il y a plus d’engagement et c’est beaucoup plus aérien. Après, il y a aussi une approche managériale qui est différente, on ne manage pas une équipe de garçons comme une équipe de filles. Moi, ici, je suis dans la découverte de ce management que je ne connaissais pas. C’est bien, c’est vraiment une sortie de zone de confort mais j’ai une équipe qui progresse, qui s’engage, qui accepte l’exigence que je lui propose, qui écoute. Ce sont des garçons qui ont beaucoup de qualités, ce sont des super mecs. Le facteur humain étant très important, c’est bien. En plus, ils sont talentueux, on essaie de faire que tout prenne et qu’on puisse avancer ensemble, le staff et les joueurs.
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Il n’y a pas eu de difficulté d’adaptation alors, pas de gros changements ?
Non, on propose des mouvements en fonction des joueurs ou des joueuses qu’on a. Les exercices sont les mêmes, on les adapte c’est tout. Les mouvements vont êtres semblables, c’est ce que proposent les hommes par rapport aux femmes qui diffère. Chez les hommes, il y a tout ce jeu aérien qu’on peut développer, chose qu’on ne peut pas exploiter chez les femmes. Il y a aussi toute cette intensité, ce rythme, et j’aime ça. En fait, le basket c’est un sport de course et de passes quelque part, donc de rythme.
« Il y a une intensité, un rythme qui me plaisent »
Beaucoup d’entraîneurs ayant dirigé filles et garçons disent que c’est plus facile côté masculin. Et vous ?
(sourire) Je ne suis pas là depuis très longtemps, mais j’ai l’impression que le management est un petit peu plus simple chez les garçons effectivement. Après, comme pour le secteur féminin, chacun suit avant tout ses projets individuels, c’est légitime. On essaie de mettre le projet individuel au service de collectif, parce qu’on a tous un objectif collectif aussi. À ce jour, c’est vraiment passionnant de travailler avec eux.
Le haut niveau ne vous manque pas ?
Il y a toujours une envie c’est sûr, mais je peux grandir aussi avec ce club de Tours. C’est sûr que dans le haut niveau, la haute performance, tout est multiplié. On vit les choses encore plus intensément, les émotions, l’excitation, tout est décuplé. Cela dit, je m’aperçois que même au niveau de la Nationale 1 masculine, je vis les choses de la même façon. Ce n’est pas parce que je ne suis plus en équipe de France que j’ai changé ma façon d’aborder mon travail. J’ai toujours eu la même exigence, quel que soit le niveau de mes joueurs ou de mes joueuses.
Pas de regret, donc ?
Non, pas de regret, de toute façon je n’ai jamais fonctionné à ça. À chaque fois que j’ai eu des opportunités, je les ai saisies, toujours, pour ne pas regretter de ne pas les avoir prises justement. J’étais disponible, j’ai choisi de vivre cette aventure, je n’ai pas de regret à ce jour et il n’y en aura pas car c’est un challenge vraiment intéressant. En plus, je n’ai jamais considéré que je faisais un métier : j’ai la chance de vivre de ma passion. C’est ma vision des choses, donc tant que je prendrai du plaisir sur un terrain, j’y resterai. Le jour où je ne prendrai plus de plaisir, ce sera le moment de m’arrêter. Là, j’ai un nouveau terrain de jeu.
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Du côté des joueurs, l’objectif est de progresser
Si Valérie Garnier entraîne les hommes pour la première fois, bon nombre de joueurs de Tours n’avaient jamais été coachés par une femme. C’est le cas de Pierre-Étienne Drouault, arrière du TMB. Il est certain que l’équipe a beaucoup à apprendre de Valérie Garnier, de par son expérience du très haut niveau. Il y a également un facteur de motivation. Comme sa coach, il met en avant les bonnes relations de travail, en dépit d’une arrivée en cours de saison, dans une période délicate. Depuis l’arrivée de Valérie Garnier, les Knights sont sortis de la zone rouge.
📝 52 pts combinés (sur 79) pour Pierre-Etienne et @scottro15 qui ont fait parler leur expérience face à @LSVB85 🔥
📌 Prestation XXL de P.E, 70% aux tirs, qui réalise sa deuxième meilleure éval' en carrière sur un match ‼️ #MVP #GoKnights #NM1 @ffbasketball pic.twitter.com/r65zlCiStV
— Tours Métropole Basket (@tmb_toursbasket) January 29, 2023
Propos recueillis par Christelle Chapiotin
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