Voile – Violette Dorange : « Avec la Fondation d’Auteuil jusqu’au Vendée Globe 2024 »
À 20 ans, Violette Dorange vit déjà sa deuxième Solitaire du Figaro. La jeune navigatrice incarne la nouvelle génération de la voile, adepte de défis et de partage sur les réseaux sociaux. Et se projette déjà vers le Vendée Globe. Entre deux étapes, nous avons pu discuter avec elle de son parcours, de son avenir et de sa vision de la voile.
Vous êtes très jeune pour une skippeuse en solitaire. Quel a été votre parcours pour en arriver là ?
J’ai commencé la voile à 7 ans, j’ai fait huit années d’Optimist en tout. J’ai fait deux petits projets originaux : la traversée de la Manche en Optimist à 15 ans, puis celle du détroit de Gibraltar. C’était deux défis drôles à réaliser et qui m’ont donné le goût du large. Au lycée, en sport-étude, c’était un 420 donc un bateau double, et on a fait trois belles années où on représentait la France aux championnats du monde. Ça m’a vraiment marqué car c’était toujours de beaux voyages, en plus de la médaille. J’ai eu envie de continuer la voile à côté des études. J’ai fait la mini-transat, une Transatlantique en solitaire de La Rochelle aux Canaries puis Canaries-Martinique. On apprend à tout gérer, j’ai adoré. J’avais 18 ans, j’étais alors la plus jeune de l’histoire à traverser l’Atlantique en course. Ça fait donc maintenant deux ans que je fais du Figaro, qui est un passage presque obligatoire pour apprendre la course au large. J’apprends encore énormément.
Depuis le début, vous êtes accompagnée par la Fondation Apprentis d’Auteuil. Quel est le sens de ce partenariat ?
J’ai voulu m’engager dans le social et donner du sens à mon projet, parce que le sport permet de véhiculer des messages. Sur la voile on a une grande visibilité, sur tout le bateau, et mon objectif est de participer au Vendée Globe : on a encore plus de visibilité pendant trois mois. Je voulais m’en servir pour être utile à mon échelle. Je connaissais la Fondation d’Auteuil depuis quelques années, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose avec elle. On a discuté ensemble, la fondation avait vraiment envie de partir sur un projet avec moi. Maintenant il est bien défini, le projet s’appelle Devenir. L’objectif est d’aller ensemble jusqu’au Vendée Globe 2024, d’y participer sous leurs couleurs avec une place pour les partenaires commerciaux.
Cette fondation a besoin de beaucoup de visibilité pour la collecte de dons. Le but est aussi d’être auprès des jeunes, de leur partager cette aventure. Sur une course en solitaire, on se dépasse, on sort de sa zone de confort, on monte un projet, tout ça s’adresse à cette jeunesse qui est passée par des moments difficiles et doit se reconstruire. La Fondation est d’ailleurs en train de monter un projet éducatif tourné autour de la mer et du Vendée Globe.
Vous partagez aussi vos courses sur YouTube. D’où vient cette idée ?
Je regarde YouTube depuis longtemps et je trouve ça drôle de suivre certains projets ou la vie de certaines personnes via leurs vidéos. J’avais envie de refaire ça avec la voile. Personne ne l’avait jamais fait, donc j’ai voulu essayer. J’ai commencé avec la mini-transat, où j’ai tout filmé, fait un petit montage. Les gens ont bien aimé et j’étais contente car ça me faisait un souvenir. Donc maintenant je le fais pour chaque course. C’est aussi une manière de vulgariser la voile et de montrer tout ce qu’on ne peut pas voir à terre.
Propos recueillis par Xavier Regnier
Crédit photo : Bernard Le Bars / Devenir
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