Tribune I Coachs français à la Coupe du monde féminine de football : vive la « french touch » !

Tribune de Gilles Djéyaramane, auteur et essayiste français. Il est actuellement élu à la citoyenneté, à la francophonie et aux relations avec les cultes à Poissy (Yvelines).

Si la Coupe du monde féminine n’a malheureusement pas été un franc succès pour l’équipe de France éliminée par l’Australie, elle a été l’occasion d’une agréable satisfaction : la « french touch » en matière de coaching reste d’actualité. En effet, les entraineurs français continuent à déployer leur savoir-faire et à faire souffler un petit vent de francophonie sur la « planète foot ». Une aubaine pour nos techniciennes qui seraient bien inspirées de s’engager dans cette voie porteuse à l’approche des prochains Jeux olympiques à Paris.

Magnifique moment de sport ce 8 août 2023 avec le match opposant les équipes féminines de la France et du Maroc à l’occasion d’un 8e de finale de Coupe du monde. Une rencontre mettant face à face également deux sélectionneurs français devenus, malgré eux, de nouveaux ambassadeurs d’une francophonie renouvelée et respectueuse des cultures. On retiendra au niveau purement sportif qu’Hervé Renard et ses Bleues auront facilement eu raison des Lionnes de l’Atlas de Reynald Pedros…

Le football féminin francophone : un champ à investir pour les coachs français

Si pour certains, comme le président de l’Olympique de Marseille, la France est « un pays qui exporte le moins d’entraineurs », ce ne sont pas moins de trois sélectionneurs français pour 32 équipes qui ont été présents pour la Coupe du monde féminine, en Australie et en Nouvelle-Zélande durant cet été 2023. Une filière qu’il convient assurément d’encourager et de structurer davantage au niveau des autorités sportives françaises. Prenons le temps de nous attarder sur chacun de ces techniciens.

Premièrement, le sélectionneur de l’équipe de France, Hervé Renard, successeur de Corinne Diacre dont la carrière s’est essentiellement effectuée à l’extérieur de l’Hexagone. On note parmi ses faits d’armes deux victoires en coupe d’Afrique des Nations, la première avec la Zambie, la seconde avec les fameux Éléphants de Côte d’Ivoire. On ne pourra également lui enlever le mérite d’avoir mené la sélection marocaine à la Coupe du monde 2022 avant de devenir le sélectionneur de l’Arabie Saoudite, seule équipe victorieuse de l’Argentine, championne du monde, lors de la dernière Coupe du monde masculine. En mars 2023, il a démissionné de son poste pour coacher l’équipe de France féminine. De plus, ses pérégrinations successives lui ont donné une capacité d’adaptation à différents univers culturels, une qualité qui lui permet une gestion atypique et efficiente du groupe France aujourd’hui.

Deuxièmement, on citera, moins connu en tant que sélectionneur, l’ancien joueur de l’équipe de France Reynald Pedros, qui fit le bonheur notamment des Canaries de Nantes. Sélectionneur du Maroc et précédemment de l’Olympique Lyonnais, très investi, il a réalisé lui aussi un parcours fort honorable.

Enfin, troisième personnage, Nicolas Delepine sélectionneur de l’équipe nationale d’Haïti jusqu’au 8 août 2023, mais aussi du club féminin de football de Grenoble. Un double engagement qui illustre les passerelles nombreuses et naturelles au sein du football francophone.

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Le football féminin, un champ d’expression de la réalité francophone et de ses valeurs

Les stars du football féminin commencent à marquer les esprits, amenant les francophones à souvent se les approprier indifféremment de leurs origines : Wendy Renard, Melchie Dumornay, Ghislane Chebbak… pour ne citer que quelques noms. Ces championnes réalisent souvent la synthèse d’une double ou d’une triple culture et contribuent à tisser des liens et des ponts entre peuples francophones.

Or, depuis plusieurs décennies, nous, Français, ignorons la francophonie et ses liens permanents avec notre pays. La francophonie ne peut se réduire à la simple pratique d’une langue, aussi riche soit-elle. Littérature, histoire, cinéma, médias, musique, sport constituent un espace de vie virtuel partagé. Les déplacements réguliers de populations et leur brassage renforcent également cette réalité francophone. Il s’agit clairement de prendre conscience de l’existence d’un groupe d’hommes et de femmes qui ont en commun une façon singulière de percevoir le monde. Et le football féminin, tout comme le football masculin, contribue à raffermir les liens de la famille francophone.

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